e IX – Les Polonais et la Pologne
Célébrités de passage : Walesa 2 et « Slask » 2
par fsz site polonais-et-potasse.com
- Trois ans après une première visite à Thierenbach et Wittelsheim (fin novembre 21), Lech Walesa, l’ancien président de la République de Pologne (90-95), s’est montré une seconde fois aux mêmes endroits, le week-end des 25-26-27 octobre dernier.
- Deux jours plus tard, le mardi 29 octobre, en soirée, c’est le ballet folklorique national polonais « Slask » (fr : « Silésie ») qui s’est produit à l’Eden de Sausheim, après avoir déjà donné un spectacle à l’Espace 110 d’Illzach il y a près de quinze ans.
- Walesa m’a toujours horripilé, je n’en ai jamais fait mystère ; sa méconduite et son manque de dignité ont empêché que la Pologne soit tout à fait prise au sérieux dans le monde à la sortie de sa période communiste, à un moment où, justement, comme jeune démocratie ayant à affronter la dureté de l’économie de marché, le pays avait particulièrement besoin d’être représenté par quelqu’un qui allait lui donner de la crédibilité, et non pas le ridiculiser.
- M’adressant spécialement aux jeunes qui n’ont pas été témoins de ces années, je leur conseille, pour se faire une idée du personnage, de lire sur ce blog (cliquer sur la rubrique « président Weber ») le compte-rendu de voyage de l’ancien « patron du Haut-Rhin » dans le quotidien des DNA, fin novembre 89, sous notre titre : « le président jjw raconte (n°3) ».
- J’ai beau chercher, la seule mesure, paradoxale, que je puisse, dans une suprême dérision donc, mettre au crédit de l’ancien « syndicaliste » est d’avoir en 92 nommé la dirigeante de l’association « Amitié franco-polonaise » Annabelle Wersinger (voir notre article sur ce blog) chevalier du Mérite polonais pour son action humanitaire à partir de l’état de siège, alors que ses copains de « Solidarité » déversaient haineusement sur « cette communiste » (sic) un torrent de calomnies, dont elle aurait dû demander réparation devant les tribunaux (si elle avait été aussi rancunière que moi, et si elle avait eu du temps et de l’argent pour jouer aux plaideurs)).
- Ces choses ne s’oublient pas, jamais, et se pardonnent encore moins ; ou alors plus rien ne veut rien dire ; quand le mal est fait il est fait.
- Il se trouve que Weber a rerencontré le Nobel (de la Paix, pour 1983) à Jungholtz le soir du vendredi 25, lors d’une réception mondaine. Il ne s’est pas privé du piquant plaisir, comme il me l’a raconté, sur mon insistance, de rappeler à ce dernier qu’il a voulu jadis lui vendre le presbytère de Gdansk. Tout ce que l’autre a trouvé le moyen de faire, cela a été d’en rire. Il a ri, vous saisissez ? Que ce récit me navre ! Un type normal, je crois, aurait au moins bredouillé un petit quelque chose ressemblant à un regret, voire une excuse. Or celui-là, 45 ans après, il n’a donc toujours rien appris ! de ses erreurs, de ses errements, de ses fautes.
- Weber, dans un mail, m’a ajouté de son interlocuteur qu’ « il s’est montré sympathique et souriant. » Soit : quelle métamorphose ! Je trouve qu’il a tendance à être bien indulgent, en ce moment, le président Weber. Moi pas. Serait-ce l’approche de Noël qui lui ferait cet effet ?
- Le plus beau de ces « retrouvailles » est que, sachant qu’il allait quelques jours après se retrouver devant l’ancien locataire du palais varsovien du Belvédère, et que le plus âgé de ses deux fils, Jean-Luc, qui a fêté des 60 ans il y a peu de jours, allait être mêlé à la circonstance, Jean-Jacques a retrouvé à l’instant même ses réflexes de père et de journaliste, et lui a reraconté, en l’écrivant cette fois lui-même, son voyage à Gdansk en novembre 89 avec ses collègues centristes, des responsables politiques importants, qu’on en juge, quatre ministres ou futurs ministres (Barrot, Bayrou, Bosson, Méhaignerie), dont un futur vice-président de la Commission européenne et futur membre du Conseil constitutionnel (Barrot).
- L’auteur a bien voulu me faire la fleur de me communiquer son texte, par mail du 23-10-24. Je lui ai répondu, le même jour, qu’il venait d’accomplir une sacrée performance mémorielle, en redisant souvent presque mot pour mot ce qu’il avait dit 45 ans plus tôt à Jean-Louis English, des « Dernières nouvelles » ; et j’ai ajouté que, plus d’une fois, il s’est même montré plus précis, et donc encore plus intéressant, que naguère.
- Bref, j’ai le privilège de vous communiquer à vous, maintenant, chers lecteurs, à la fin de cet article, la seconde version de jjw, frappée, en plus, pour notre plaisir, du sceau de l’humour.
- Maintenant, concernant « Slask », quand même, il y a quinze ans, à Illzach, j’ai quitté la séance déjà avant l’entracte, car je savais déjà ce que je voulais savoir, sans demeurer davantage. Par rapport aux années cinquante et soixante, période de forte exaltation patriotico-propagandiste, restituée par les disques 33 tours, l’ensemble avait gardé un haut niveau professionnel indiscutable, mais avait perdu de sa puissance, de sa percussion opératique, de sa tendance à pousser son propos à son exacerbation ; surtout, il ne s’aventurait plus dans l’innovation ethnographique, mais se bornait à reprendre ses succès acquis, consacrés.
- Cependant, je suis heureux d’ajouter qu’on peut trouver en ce moment du groupe des vidéos récentes sur youtube, qui sont aussi brillantes qu’un amateur impénitent du folklore polonais comme moi peut le rêver.
- En plus, dès le sommaire de ce blog, on trouvera, ça tombe bien c’est la période, la pochette d’un disque compact (publié par le label « Polskie Nagrania », en fr : « les enregistrements polonais ») de chants de Noël polonais, dont les 5 dernières plages sont des interprétations du groupe « Slask », précédées par les performances bien connues, plus suavo-sucrées, en rondeur-douceur, de l’autre ballet national polonais « Mazowsze » (fr : « Mazovie »). Mais : allez donc vous procurer ce cd-pépite : il est devenu une rareté ! Bonne chance à vous, on ne sait jamais !
- Ce qui fait plaisir, c’est de savoir que le gala de l’Eden a fait salle comble, a eu lieu à guichets fermés ; il peut donc encore y avoir en région mulhousienne en 2024 un public ponctuel pour ce genre de spectacle,
- J’ai inclus quelques lignes pour caractériser « Slask » dans mon second cahier sur le folklore polonais (mai1992), disponible sur ce blog, page 5 ; les curieux et mordus pourront s’y reporter.
- Fait le 18-11-24, par fsz ; depuis aujourd’hui, ça fait déjà 16 ans que j’habite à Mulhouse ! matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).
- De: Weber Jean Jacques <weber.jeanjacques@orange.fr>Objet: WalesaDate: 22 octobre 2024 à 20:17:52 UTC+2À: Jean-luc Weber <jlweber681@gmail.com>C’était en 1990 ou 91,j’étais parlementaire affilié au CDS(Centre des démocrates sociaux) ,dont les responsables étaient à l’Assemblée un groupe d’amis d à peu près mon âge:Pierre Mehaignerie,Bernard Bosson,François Bayrou,Jacques Barrot notamment.Ils étaient comme moi admiratifs des combats des Polonais de Solidarnosc et de l’Eglise polonaise luttant contre l’affreux général Jarurelsky qui avait instauré la loi martiale contre les amis du déjà bien connu en France Lech Walesa.
Il fut décidé qu’un groupe irait à Gdansk rencontrer le leader de Solidarnosc.
Après un mois de palabres avec l’administration communiste nous reçues nos visas pour une visite qui ne devait pas excéder 10 jours.
Mehaignerie trouva une petite compagnie aérienne française qui avait un bimoteur de 18 places, et dont le pilote connaissait le parcours .
Nous atterrîmes de nuit sur un aéroport dont je garde un souvenir pénible:pas une lumière ,tout était déglingué et sale.C’était celui de Gdansk !
Première visiteuse lendemain, après la messe, je crois que c’était un dimanche, et mes collègues avaient fait prévenir l’évêque,Mgr Glemp,de notre passage.
Au sortir cède la messe, grand mouvement de foule, joyeux:Lech Walesa avait assisté à cet office et communié, et les gens l’applaudissaient sur le perron de la cathédrale.
Mgr Glemp nous accueillit très aimablement, et nous présenta à Lech Walesa.Il était très en verve, et nous parla de la situation économique de son pays, dramatique,
Il nous dit en substance que la Pologne manquait de tout et singulièrement d’investissements productifs.
« Vous les Français,vous ne donnez rien, vous n’achetez rien à la Pologne,aidez nous! »Le tout sur le ton de la revendication buttée et carrément agressive qui se termina par un rire et une poignée de main amicale.Puis il se retourna vers nous qui entourions l’évêque (un peu gêné par la sortie de l’idole en devenir) et nous cria:regardez, les Français,achetez nous ce beau bâtiment,je vous le vend aujourd’hui même! »
Mgr Glemp stupéfait, s’écria: »non,cette maison n’est pas à vendre, c’est l’évêché! »Ce qui fit rire tout le mondes compris Walesa qui partit en rigolant avec un groupe de camarades…
Par la suite,Mgr Glemp devint cardinal et primat de Pologne et Jaruselsky démissionna, ouvrant la voie à un régime semi-démocratique ,puis aux premières é&lections démocratiques polonaises!
Notre groupe avait un priogramme de visites ,dont une me laissa un souvenir très précis:la visite d’une laiterie.
Nous avions une laiterie à Sausheim,moderne et travaillant avec un souci permanent de propreté et d’hygiène.
Ici c’était désolant:les machines d’un autre âge, le beurre enveloppé à la main par des femmes en cheveux, l’ensemble douteux!
A mon retour,je racontai mes découvertes au Conseil général et j’appris peu de temps après que la centrale laitière de Sausheim venait d’être vendue par ses propriétaires, les paysans du secteur,à un grand groupe laitier français.
L’équipement devait être démonté et vendu,le bâtiment rasé.C’est là que fut ensuite crée le premier parking pour camions en transit et ses installations qui existent toujours!
C’est le fils d’un ancien député de Saint-Louis,qui était chargé de la vente de ces machines.Je lui racontai la misère polonaise.
Vous pouvez les avoir pour rien, mais nous on ne veut rien dépenser de plus!
J’en parlai à mon jeune frère,Gérard, transporteur, qui avait l’habitude des voyages au long court.Il mit deux semi-remorques en route,-lui même ouvrant le chemin.Il dut affronter une administration plus qu’hostile et tatillonne et on lui fit décharger ses véhicules dans une sorte de no mans land…Il ne fut jamais payé,et personne n’a jamais pu me dire ce que cet équipement moderne était devenu!
Les crédits parlementaires prirent en charge les frais du retour vide des camions de mon frère…
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