e-mémpol I- Les Polonais et le folklore

« Les deux cahiers ? Une grosse claque ! »

 

   1) Malgré un lancement publicitaire soigné, mes cahiers de la mémoire polonaise, il y a environ trente ans, ont connu un échec commercial très sévère. J ’espérais avoir comme acheteur un « Polonais » (ou autre) , du secteur, sur dix, j’en ai eu deux pour cent. Je savais que ce ne serait pas de la tarte, de les « écouler »; mais, je ne peux pas faire autrement que de le reconnaître, je me suis pris carrément une grosse claque, une des plus grosses de ma vie (jusqu’ici).

   2) Je me suis décidé à tenter l’aventure de cette publication après des erreurs d’appréciation. D’abord, j’ai été incité à m’y engager par certains lecteurs de mes articles dans le journal. Ensuite, en voyant tant de gens présents sur les photos de groupe, de masse (qui étaient à la mode), des Polonais des premières années de l’immigration, lors de leurs fêtes, j’ai surestimé leur engagement militant réel. Gabriel Garçon, après investigation sérieuse dans les papiers de la Mission catholique polonaise,  a estimé que les Polonais encartés dans les associations ne forment pas à l’époque bien plus que 3 à 6% de l’effectif immigré total. Je crois que si cette donnée, sans pitié, avait été connue de moi plus tôt, je ne les aurais pas faits, ces deux cahiers.

   3) Et, j’aurais eu tort.

   4) Car, après toutes les explications possibles des causes de l’échec (les cahiers étaient trop ceci, pas assez cela, etc), une évidence à la fin des fins demeure : aujourd’hui, ils sont là, encore là, de nouveau là, malgré leur lamentable parcours sur le marché. Et si on avait suivi la seule logique comptable, ils n’existeraient pas, n’auraient jamais existé. Est-ce que ce serait mieux ? La réponse est évidemment : non ; évidemment : car le plein vaut mieux que le vide.

   5) Récemment, une dame d’un âge certain, d’origine polonaise, détentrice des cahiers, me dit qu’elle utilise les pages « paroles et musique » pour chanter, encore et toujours, les chants folkloriques que j’ai voulu mettre à disposition de tout un chacun. Cela signifie que les cahiers remplissent la fonction qui leur a été assignée, de fournir des données culturelles pour que la dimension polonaise du Bassin potassique ne s’efface pas, pas tout à fait, jamais tout à fait.

   6) Rien que pour ça il n’est pas vain d’avoir fait les cahiers.

   7) Tant pis si, pour la dame en question, ces opuscules sont des numéros de « La gazette des Mines » ou de « Potasse magazine », le périodique d’Entreprise des Mines de potasse, pardonnons cette confusion, après tout touchante, et qui constitue aussi une cocasse invitation à rester humble.

   8) Pour illustrer cette rediffusion des cahiers, je propose ci-dessous d’abord une photo prise lors du lancement en la salle de réception de la mairie de Wittelsheim le dimanche matin du 02-12-90, où nous sommes mis en vedette le docteur Gilbert Michel et moi (à gauche, Waclaw Janas, consul général, René Arnold, maire, et, derrière Gilbert, en costume, Véronique Naegelen, présidente du groupe folklorique « Polonia »); Michel vient de me remettre la médaille d’honneur du Conseil général, et moi, je lui offre en remerciement un aigle polonais en bronze doré que j’ai déniché pour lui dans la fameuse halle aux draps de Cracovie ; Gilbert, trop tôt disparu, et moi ,avions divergé, politiquement, mais nous sommes restés sincères amis ;comme conseiller général, il a aidé à la réussite des cahiers comme il a pu, tant qu’il a été jugé raisonnable de le faire.

   9) Ensuite, pour restituer l’état d’esprit d’alors, je réédite ici les textes promotionnels publiés fin 90 dans le bulletin municipal de la Ville de Wittelsheim, avec le soutien du maire René Arnold, lui aussi resté mon ami malgré mon virage à gauche de la présidentielle de 81.

   10) Là aussi, aïe la photo ! encore une claque, inimaginable : la misérable fin de « Gulba », le cardinal, en novembre 2020, à 97 ans, encore un « ami », sanctionné, in extremis dix jours avant son décès, par le pape François, comme jamais en Pologne prélat n’a été sanctionné (voir sur wikipédia) : mais grand Dieu, enfer et damnation, à qui donc se fier, parmi tes « serviteurs » ? Quel choc cela a été d’apprendre les turpitudes de ce « prince de l’Eglise », qui me restent toujours en travers de la gorge.

   11) Fait le 08-01-24 par fsz ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).

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