e II – Les Polonais et le Travail

1924-2024, un drapeau centenaire

La « Filja » ouvrière de Mulhouse

  • Il y a 100 ans, en 1925, la Mission catholique polonaise, ou MCP, en France s’est installée à Mulhouse, et comme partout ailleurs où elle a été présente, elle s’est immédiatement donné à tâche de « confessionnaliser » (« néologisme » de nous) tout le mouvement associatif du secteur.
  • Or, préalablement, au moins depuis l’année précédente, y a déjà existé le ZRPF, ou Zwiazek Robotnikow Polskich we Francji, ou, en français, l’Union des ouvriers polonais en France, qui veut garder son indépendance par rapport au clergé, entend, comme un syndicat, corporatiste, défendre les intérêts des ouvriers immigrés polonais, sur fond d’idéaux communisants, dans la mouvance de la CGTU de France.
  • On peut le dire autrement : à Mulhouse et Bassin, avant le noir il y avait déjà du rouge.
  • L’Union des ouvriers s’organise en « filiales » (pol : une « filja ») locales, ou sections, ou même cellules ; dans le Bassin potassique, il y en a eu une à Ensisheim, une à Bollwiller et une à Wittelsheim-Graffenwald (dont le drapeau, je le rappelle, a été transformé pour devenir celui de l’association des mineurs catholiques Ste-Barbe, en 1932).
  • Et il y a eu celle de Mulhouse, dont le drapeau, entre d’autres drapeaux, est notre sujet dans le présent article.
  • Dans la vie de la plupart des associations polonaises du secteur Mulhouse-Bassin potassique, et il s’agit d’un cas de figure qu’on retrouve couramment ailleurs, l’acquisition et la consécration d’un drapeau forment un acte essentiel, fondateur : il signale leur existence dans les manifestations civiles et patriotiques, il leur permet d’afficher et d’affirmer leur identité, de proclamer leurs valeurs, de revendiquer une appartenance, à un groupe affinitaire, une communauté, un réseau. Un drapeau est un tableau, et un programme. A telle enseigne (si j’ose ainsi dire) qu’il y a encore quelque 50 ans, pour les journalistes rendant compte d’une manifestation publique il était de rigueur de lister les drapeaux présents avant le nom des personnalités « notables ».
  •  Pour bien faire sentir comme un drapeau peut être considéré comme un objet en quelque sorte sacré, en particulier par « nos » Polonais, il faut rappeler que la plupart des étendards de la communauté, ont été, pendant l’Occupation, cachés, pour qu’ils ne tombent pas aux mains des Allemands, et ne soient pas détruits ; l’un ou l’autre s’est ainsi retrouvé dans le clocher, qui venait d’être construit, de la basilique Notre-Dame de Thierenbach, un refuge de la piété des Polonais depuis leur arrivée dans le secteur, pendant les années 20 ; le drapeau de la chorale-doyenne, « Lutnia », de Rossalmend, n’a quant à lui pas quitté cette cité, « planqué » dans la « gorka », autrement dit dans le fenil, autrement dit dans le grenier à foin, du logement ouvrier de Joseph Wojdyla, au 12 rue du Tapis volant (ce que je tiens de son fils Etienne, mon « oncle » par alliance, qui aura 93 ans début septembre prochain, et qui donc tout gamin a vu tout cela, de ses yeux vu.)
  • Pour bien saisir, par un autre biais, le rôle social du drapeau, il suffit de se tourner vers la cathédrale St-Louis des Invalides, à Paris, siège de l’évêque aux Armées françaises ; accrochées à la corniche de l’église des soldats, sont déployées, à l’air libre (Je m’en étonne, jusqu’à plus ample informé, en considération des normes actuelles de muséification, qui sont strictes et restrictives : sont-ce les originaux, ou des copies ?), par dizaines (de l’ordre de 80, crois-je me souvenir…), des bannières ayant été prises aux ennemis de la France (essentiellement d’avant 1914), et constituant donc des trophées de guerre(s).

   9) En Alsace du sud, nous avons inventorié plus d’une quinzaine de drapeaux purement polonais.

   10) Et ce qu’il y a d’extraordinaire à en dire immédiatement, est que nous n’avons jamais réussi à savoir où, et par qui, et dans quelles conditions, le moindre d’entre eux a été confectionné, combien il a coûté, comment la dépense a été financée ; or coudre ce genre d’objet, ce n’est pas un travail de couture ordinaire ; tout au plus nous a-t-on lâché un enténébré, «  légendifié » (néologisme de nous, mais pas tellement de  fantaisie) : « Ca a été fait en Pologne. » Et puis débrouillez-vous avec ça.

– à Bollwiller : 1 drapeau, scouts ( un nouveau drapeau, à l’identique, a remplacé l’ancien usé, hors d’usage) ;

– Ensisheim : 1, chorale Ste-Cécile de la cité ;

– Pulversheim : 1, chorale du « Rossignol forestier » (pol : « Slowik lesny ») ;

– Mulhouse : 4, anciens combattants, chorale « Waclaw z Szamotul », « Filia robotnikow », ass « St-Wojciech » (fr : « Adalbert ») ;

– Staffelfelden : 2, chorale Lutnia, enseigne du Rosaire ;

– Wittelsheim : 2, anciens combattants, Ste-Barbe cité Graffenwald ;

– Wittenheim : 5, anciens combattants cité Théodore, association « Oswiata » cité Fernand-Anna, ass « Ste-Barbe » cité Théodore, chorale « Dzwon Zygmunta » cité Théodore, chorale « Roza lesna » cité Fernand-Anna ;

-Total : 16, auquel il convient d’ajouter au moins un drapeau des « Sokol(y) » (pol : « faucon(s) d’avant-guerre.

   11) Description. Dimensions du drapeau de la filja, en satin rouge des deux côtés (généralement, les drapeaux polonais n’ont pas la même couleur pour le fond des deux côtés) ; largeur : 140cm X hauteur 95cm ; une face en polonais, une en français, c’est le seul emblème bilingue de la série, présence d’une petite croix : signification ?  une seule ? plaquette de parrainage fixée dans le mat, celle de la « Fanfare de Mulhouse-Dornach ».

   12) Comment suis-je devenu le dépositaire du drapeau ? C’est Annabelle Wersinger, la présidente de l’association « Amitié franco-polonaise » de Wittenheim, dont j’étais le « vice-président », qui m’a, à sa manière, forcé à le prendre en charge, à le préserver, après elle. Il est arrivé un temps où elle a fait faire un certain nombre de travaux de modernisation et d’embellissement de sa maison, 130 rue des Mines, à Wittenheim. Elle avait ce drapeau chez elle depuis des années, bien discrètement enveloppé dans sa housse de toile cirée noire. Il dormait, sans déranger personne. Tout à coup, je ne sais toujours pas vraiment par quelle mouche elle a été piquée, elle a manifesté l’impérieux désir de ne plus l’avoir sous son toit, comme si désormais il lui brûlait les doigts. Alors, comme il n’était évidemment pas question pour moi de prendre le moindre risque de le voir mal finir, dans une benne à ordures, par exemple, comme certaines archives, je l’ai embarqué, moralement contraint. Bella m’a dit qu’il lui avait été apporté-légué par un Polonais trapu et portant un béret répondant au nom de Kobil, ou plutôt Kobyl (J’ai sous les yeux le billet manuscrit sur lequel la présidente me propose les deux orthographes.), habitant en face du stade, dans la cité Fernand-Anna. L’intéressé a apporté l’objet à Bella, « pour qu’elle s’en occupe », en 1982, quand elle commençait à être connue pour son action, principalement humanitaire, et accessoirement culturelle, en faveur de la Pologne, et des Polonais de Pologne, sévèrement touchés, encore plus que d’habitude, sous régime communiste, par la pénurie de biens de consommation courante (vêtements, alimentation, médicaments, etc.), suite à l’instauration de l’état de siège le 13-12-81. Quel rapport entre ledit Kobyl et la « Filja », et comment et pourquoi le drapeau, émanant de Mulhouse, lui est échu ? Mystères. D’intérêt sans doute pas autre qu’anecdotique, d’ailleurs.

13) Illustrations.

  • a) Au sommaire de ce blog : le motif symbolique de la poignée de main « solidariste » reprise de la CGTU.
  • b) De l’importance des drapeaux : ici, dense présence des drapeaux associatifs polonais au pèlerinage du lundi de Pentecôte à Thierenbach (photo Jean-Marie Schreiber).
  • c) De l’importance des drapeaux, encore : ici, à Wittenheim, les porte-drapeaux avec écharpes aux couleurs nationales, ont chacun droit d’être accompagnés par une demoiselle d’honneur attitrée, en costume folklorique, comme de bien entendu (doc jch).
  • d) Avers du drapeau de la Filja de Mulhouse : en polonais, ou la face « nationaliste » (doc fsz)
  • e) Revers du drapeau de la Filja de Mulhouse : en français, ou la face « internationaliste » (doc fsz)
  • f) au-dessus du mot « Zwiazek » (fr : « Union »), la fameuse croix dont on ne s’explique pas vraiment la présence à cet endroit ;
  • g) Logo de la CGTU, avec sa devise : « Solidarité, Bien-être et Liberté » (source : wikipédia) ; rappel : de 1921 à 1936, le syndicat CGT (Confédération générale du Travail) est débordé sur sa gauche par un groupe dissident, la CGTU (U pour « unitaire »), qui se situe dans la ligne révolutionnaire internationaliste du PCF (Parti communiste français) d’alors ; cet épisode « fractionniste », « séparatiste », prendra fin avec le Front populaire, le vrai, celui des premiers congés payés.
  • h) Le 09-09-90, Jean Kaspar, ancien des Mines de potasse, devenu secrétaire général national du syndicat CFDT, effectue une visite amicale, de soutien, au musée en herbe de la Maison du mineur de Wittelsheim (photo de Pierre Schiller) ; le point intéressant se trouve au-dessus de la tête de notre homme, la pancarte, trilingue, de sécurité, remontée du fonds de la mine ; la mise en garde « tirs» (ou dynamitage) est aussi exprimée en polonais, ce qui atteste qu’à leur arrivée on n’a pas laissé tant que ça les Polonais désorientés, abandonnés à eux-mêmes ; au contraire, ils bénéficiaient déjà d’un guidage minimum pour faciliter leur adaptation à leur nouvel environnement professionnel ; on retrouve donc sur la pancarte le même effort que sur le drapeau de la Filja, celui de se faire comprendre, de se traduire, autrement dit de faire tomber les barrières culturelles.

   14) En complément de cet article, pour se faire une idée plus précise de l’état d’esprit de la « Filja », et de son action, au cours de la vague migratoire polonaise des années 1920 vers la potasse d’Alsace, on pourra (en fait, il faudra) lire aussi ces deux autres, également disponibles sur ce blog : « La « Filja » de Mulhouse en 1930 : « Ici le Polonais est un nègre blanc. », et « La révolte des Polonais  contre KST » (se servir de notre efficace moteur de recherche, en page d’accueil).

   15) Et cette croix ? (en quasi-diagonale du drapeau), au moins illogique ici, qui me laisse au moins déconcerté, signifierait-elle tout simplement que la Filja, cette cellule mulhousienne d’une cgtu à la polonaise, ne saurait être totalement athée ? en décalage, déjà ? par rapport à la ligne officielle issue de la Révolution d’Octobre ?

   16) S’agirait-il d’une sorte de « clause de rattrapage », pour un Polonais-type qui en irréligion ne serait jamais tout à fait ni un pur ni un dur ? Cette question n’est pas une coquetterie, elle se pose vraiment, si je repense en particulier à un Edouard Gierek, qui, tout ex 1er secrétaire du PC polonais aligné sur Moscou qu’il a été, est allé, après son limogeage, fêter ses noces d’or à l’église, et entouré d’une foule des grands jours ; ou si je me souviens de tel important nomenklaturiste rouge devenu un mien sincère ami, qui, dès la chute du régime à Varsovie, s’est empressé de faire baptiser ses petits-enfants : retour aux convictions réelles ou simple nouvel opportunisme d’un politique en phase d’urgent recyclage (social-démocrate), prêt, soit dit en passant (Vu la guerre actuelle russo-ukrainienne, cela ne manque pas de sel.) à faire acheter à son pays des armes américaines et non françaises pour s’insérer mieux et plus vite dans l’Otan ?

17)   Rappelons enfin que, dans le cadre de mémpol, nous avons déjà publié des considérations précises et spécifiques sur les drapeaux polonais suivants : anciens combattants de Wittelsheim, association Ste-Barbe de Wittelsheim, chorale « Rossignol forestier » (pol : « Slowik lesny ») de Pulversheim, scouts de Bollwiller, « « Oswiata » (fr : « Les Lumières ») de Wittenheim ; en gros, ce sont les mêmes considérations qui reviennent.

   18) Fait le 15-02-25 par fsz ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).

1924-2024, flaga stulecia

Robotnicza „Filja

100 lat temu, w 1925 roku, Polska Misja Katolicka, czyli MCP, powstała we Francji w Miluzie i jak wszędzie, gdzie była obecna, od razu postawiła sobie za zadanie „konfesjonalizację” (nasz „neologizm”) całego ruchu stowarzyszeniowego na tym terenie.

Jednak ZRPF, czyli Związek Robotników Polskich we Francji, istniał tam już co najmniej od poprzedniego roku. Po francusku l’Union des ouvriers polonais en France, który chciał zachować niezależność od kleru, zamierzał, podobnie jak korporacyjny związek zawodowy, bronić interesów polskich robotników-emigrantów na tle ideałów komunistycznych, zgodnie z CGTU we Francji.

Innymi słowy, w Miluzie i Bassin czerwień była już przed czernią.

Związek zawodowy był zorganizowany w lokalne „oddziały” (pol: „filja”), sekcje, a nawet komórki; w basenie potasowym był jeden w Ensisheim, jeden w Bollwiller i jeden w Wittelsheim-Graffenwald (którego flaga, przypomnę, została przekształcona w sztandar katolickiego stowarzyszenia górników Ste-Barbe w 1932 r.).

Był też jeden w Miluzie, którego flaga, między innymi, jest przedmiotem tego artykułu.

W życiu większości stowarzyszeń polonijnych na obszarze Mulhouse-Bassin potassique, a jest to zjawisko powszechne w innych miejscach, nabycie i poświęcenie flagi jest istotnym aktem założycielskim: sygnalizuje ich istnienie podczas wydarzeń obywatelskich i patriotycznych, umożliwia im manifestowanie i potwierdzanie swojej tożsamości, głoszenie swoich wartości, ubieganie się o członkostwo w grupie pokrewieństwa, społeczności lub sieci. Flaga to obraz i program. Do tego stopnia (jeśli ośmielę się tak powiedzieć), że około 50 lat temu dziennikarze relacjonujący wydarzenia publiczne byli zobowiązani do wymienienia flag obecnych przed nazwiskami „znaczących” osobistości.

Aby zilustrować, jak święta może być flaga, szczególnie dla „naszych” Polaków, warto pamiętać, że większość flag społeczności została ukryta podczas okupacji, aby zapobiec ich wpadnięciu w ręce Niemców i zniszczeniu; Jedną z nich znaleziono w nowo wybudowanej dzwonnicy Bazyliki Matki Bożej w Thierenbach, ostoi polskiej pobożności od czasu ich przybycia na te tereny w latach dwudziestych XX wieku; Sztandar starszego chóru „Lutnia” z Rossalmend nigdy nie opuścił posiadłości, „schowany” w „gorce”, czyli na strychu na siano w domu robotniczym Józefa Wojdyły przy rue du Tapis volant 12 (co wiem od jego syna Etienne’a, mojego „wujka” z małżeństwa, który na początku września skończy 93 lata i który widział to wszystko na własne oczy jako dziecko).

Aby inaczej zrozumieć społeczną rolę flagi, wystarczy spojrzeć na katedrę St-Louis des Invalides w Paryżu, siedzibę biskupa francuskich sił zbrojnych; zwisające z gzymsu kościoła żołnierskiego są wystawione na wolnym powietrzu (dziwi mnie to do odwołania, biorąc pod uwagę obecne standardy muzealne, które są surowe i restrykcyjne: czy są to oryginały, czy kopie? ), dziesiątki (około 80, chyba pamiętam…) sztandarów odebranych wrogom Francji (głównie sprzed 1914 r.), a zatem stanowiących trofea wojenne.

9) W południowej Alzacji zinwentaryzowaliśmy ponad piętnaście czysto polskich flag.

10) A niezwykłe w stwierdzeniu tego od razu jest to, że nigdy nie udało nam się dowiedzieć, gdzie, przez kogo lub w jakich warunkach którykolwiek z nich został wykonany, ile kosztował lub jak sfinansowano wydatki; szycie tego rodzaju przedmiotów nie jest zwykłą pracą krawiecką; co najwyżej powiedziano nam w zdumiony, „legendarny” sposób (nasz neologizm, ale niezbyt wymyślny): „To zostało zrobione w Polsce”. A potem do dzieła.

– Bollwiller: 1 sztandar, skauci (nowy, identyczny sztandar zastąpił stary, zużyty);

– Ensisheim: 1, chór św. Cecylii z miasta;

– Pulversheim: 1, chór „Rossignol forestier” (pol: „Slowik lesny”);

– Miluza: 4, weterani, chór „Wacław z Szamotuł”, „Filia robotnikow”, stowarzyszenie „St-Wojciech” (fr: „Adalbert”);

– Staffelfelden: 2, chór Lutnia, znak różańcowy;

– Wittelsheim: 2, kombatanci, Ste-Barbe cité Graffenwald ;

– Wittenheim: 5, kombatanci, Cité Théodore, stowarzyszenie „Oswiata”, Cité Fernand-Anna, stowarzyszenie „Ste-Barbe”, Cité Théodore, chór „Dzwon Zygmunta”, chór „Roza lesna”, Cité Fernand-Anna;

-Łącznie: 16, do których należy doliczyć co najmniej jeden sztandar „Sokoła” (pol.: „przedwojennego sokoła”).

11) Opis. Wymiary flagi filja, w czerwonym atłasie po obu stronach (generalnie polskie flagi nie mają tego samego koloru tła po obu stronach); szerokość: 140cm X wysokość 95cm; jedna strona w języku polskim, jedna w języku francuskim, jest to jedyny dwujęzyczny emblemat w serii, obecność małego krzyża: znaczenie? tylko jedna? tabliczka sponsorska przymocowana do masztu, ta z „Fanfare de Mulhouse-Dornach”.

12) Jak zostałem opiekunem flagi? To Annabelle Wersinger, prezes stowarzyszenia „Amitié franco-polonaise” w Wittenheim, którego byłem „wiceprezesem”, na swój sposób zmusiła mnie do przejęcia opieki nad nią i zachowania jej po niej. Nadszedł czas, kiedy zleciła pewne prace związane z modernizacją i upiększeniem swojego domu przy 130 rue des Mines w Wittenheim. Miała tę flagę w domu od lat, dyskretnie owiniętą w czarną ceratę. Spała, nikomu nie przeszkadzając. Nagle, i nadal nie jestem do końca pewien, która mucha ją ugryzła, wyraziła imperatywne pragnienie, by nie mieć jej już pod swoim dachem, jakby od tego momentu parzyła ją w palce. Tak więc, ponieważ oczywiście nie było mowy o podjęciu najmniejszego ryzyka, że skończy źle, na przykład w śmietniku, jak niektóre archiwa, zabrałem go, moralnie zobowiązany. Bella powiedziała mi, że przyniósł go jej krępy Polak w berecie o imieniu Kobil, a raczej Kobyl (mam przed sobą odręczną notatkę, na której Bella napisała swoje imię président sugeruje obie pisownie), który mieszka naprzeciwko stadionu, na osiedlu Fernand-Anna. Przyniósł on przedmiot Belli „aby się nim zaopiekowała” w 1982 r., kiedy zaczynała być znana ze swojej głównie humanitarnej, a przy okazji kulturalnej, działalności na rzecz Polski i Polaków w Polsce, którzy po wprowadzeniu stanu oblężenia 13 grudnia 1981 r. zostali jeszcze mocniej niż zwykle dotknięci przez reżim komunistyczny brakiem dóbr codziennego użytku (odzieży, żywności, lekarstw itp.). Co łączy wspomniany Kobylów z „Filją” i jak i dlaczego to właśnie jej przypadł sztandar pochodzący z Miluzy? Tajemnice. Bez wątpienia interesujące jedynie anegdotycznie.

13) Ilustracje.

a) Na tym blogu: symboliczny motyw „solidarnościowego” uścisku dłoni zaczerpnięty z CGTU.
b) Znaczenie flag: tutaj gęsta obecność flag polskich stowarzyszeń podczas pielgrzymki w Zielone Świątki do Thierenbach (zdjęcie Jean-Marie Schreiber).
c) Znowu znaczenie flag: tutaj, w Wittenheim, niosący flagę z szarfami w barwach narodowych mają prawo do towarzystwa druhny w stroju ludowym, co jest naturalne (doc jch).
d) Awers flagi Filja de Mulhouse: po polsku, czyli strona „nacjonalistyczna” (doc fsz)
e) Rewers flagi Filja de Mulhouse: po francusku, czyli strona „internacjonalistyczna” (doc fsz)

f) Nad słowem „Związek” słynny krzyż, którego obecność w tym miejscu jest trudna do wytłumaczenia;
g) Logo CGTU z mottem: „Solidarność, Dobrobyt i Wolność” (źródło: wikipedia); przypomnienie: w latach 1921-1936 związek zawodowy CGT (Confédération générale du Travail) był oskrzydlany z lewej strony przez grupę dysydencką, CGTU (U jak „unitarny”), która podążała za rewolucyjną internacjonalistyczną linią ówczesnej PCF (Parti communiste français); ten „frakcjonistyczny”, „separatystyczny” epizod zakończył się wraz z Front populaire, tym prawdziwym, tym z pierwszymi płatnymi wakacjami.
h) 09-09-90, Jean Kaspar, były górnik potasu, który został krajowym sekretarzem generalnym związku zawodowego CFDT, złożył przyjazną, wspierającą wizytę w powstającym muzeum w Maison du mineur w Wittelsheim (zdjęcie Pierre Schiller); Ostrzeżenie o „strzelaniu” (lub dynamizowaniu) jest również wyrażone w języku polskim, co pokazuje, że Polacy nie byli tak bardzo zdezorientowani i zdani na siebie po przybyciu; wręcz przeciwnie, skorzystali już z minimalnych wskazówek, które pomogły im dostosować się do nowego środowiska pracy. Tak więc znak pokazuje ten sam wysiłek, co flaga Filja, czyli zrozumienie, tłumaczenie, innymi słowy przełamywanie barier kulturowych.

14) Oprócz tego artykułu, aby uzyskać jaśniejsze wyobrażenie o stanie umysłu „Filji” i jej działaniach podczas fali polskiej migracji do przemysłu potasowego w Alzacji w latach dwudziestych XX wieku, możesz (a właściwie powinieneś) przeczytać także te dwa inne, również dostępne na tym blogu: „La Filja” de Mulhouse en 1930: „ Ici le Polonais est un nègre blanc. „ oraz „La révolte des Polonais contre KST” (skorzystaj z naszej wydajnej wyszukiwarki na stronie głównej).

15) A ten krzyż (prawie ukośny do flagi), który jest tu co najmniej nielogiczny i wprawia mnie w zakłopotanie, czy może po prostu oznaczać, że Filja, ta komórka Cgtu w stylu polskim w Miluzie, nie mogła być całkowicie ateistyczna? już poza oficjalną linią, która wyłoniła się z rewolucji październikowej?

16) Czy jest to swego rodzaju „klauzula nadrabiania zaległości” dla typowego Polaka, który pod względem niereligijności nigdy nie będzie całkowicie czysty lub twardy? To pytanie nie jest kwestią kokieterii, ono naprawdę się pojawia, gdy myślę w szczególności o Edouardzie Gierku, który jako były I sekretarz Komunistycznej Partii Polski, sprzymierzony z Moskwą, poszedł, po zwolnieniu, świętować swoją złotą rocznicę ślubu w kościele, otoczony wielkim tłumem; Albo, o ile pamiętam, ważnego czerwonego nomenklaturystę, który stał się moim serdecznym przyjacielem i który, gdy tylko reżim upadł w Warszawie, pospieszył ochrzcić swoje wnuki: Czy jest to powrót do prawdziwych przekonań, czy tylko kolejny oportunizm polityka w procesie pilnego (socjaldemokratycznego) przekwalifikowania, gotowego, nawiasem mówiąc (biorąc pod uwagę obecną wojnę rosyjsko-ukraińską, nie jest to bez soli. ), aby skłonić swój kraj do zakupu amerykańskiej, a nie francuskiej broni, aby mógł lepiej i szybciej dołączyć do NATO?

17) Na koniec należy przypomnieć, że na mempolu publikowaliśmy już precyzyjne i konkretne komentarze dotyczące następujących polskich sztandarów: weteranów z Wittelsheim, Stowarzyszenia św. Barbary z Wittelsheim, chóru „Słowik lesny” z Pulversheim, harcerzy z Bollwiller, „Oswiaty” z Wittenheim; w zasadzie są to te same komentarze.

18) Sporządzono dnia 15-02-25 przez fsz; materiał chroniony prawem autorskim (francuska ustawa z dnia 11 marca 1957 r.).

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