e II – Les Polonais et le Travail
Il y a 40 ans, l’or olympique d’Albert RUST…
ce poulain d’OPALA.
1) Cette année, les vœux postaux que m’adresse notre vieil ami le Dr Jacques Hardy, toujours sur le pont quand il s’agit de militer pour les bonnes causes sportives, sont encore plus pertinents que d’habitude : en cette année olympique Paris 24, il m’enjoint de me souvenir de la médaille d’or gagnée il y a quarante ans aux Jeux de Los Angeles 84 par Albert Rust, capitaine de l’équipe de France de football.
2) Je trouve l’idée excellente, et je m’empresse d’apporter les commentaires qui suivent pour honorer cette commande.
3) Rust, né en 53, est un enfant de la cité minière Amélie 2, un joueur commençant du club de Wittelsheim, un poulain de l’école de gardiens de but du grand Opala, le grand homme du siècle de l’Asca, club qui, disons-le d’ores et déjà, passera le cap de son centenaire l’an prochain, en 25, avec, espérons-le, toute la mise en valeur qu’appelle pareille circonstance ! comme a su le faire le FCM l’an dernier, le dimanche 11 juin 2023, pour ses 130 ans, malgré certains aléas.
4) Zbigniew Opala, expert en la matière, d’abord joueur-prodige, puis entraîneur-monument, a forgé avec une volonté de fer (son petit-fils Frédéric Grosset adolescent en a tâté, il pourrait en dire quelque chose…), une ténacité inexorable, admirable, tout une série de gardiens de but d’élite, dont un « polonais » local, René Jaworski, et en particulier trois assez talentueux pour passer joueurs professionnels, Pierre Rigoni (Rouen, Bordeaux, Toulouse), Albert Rust (Sochaux, Montpellier, Monaco), Jean-Claude Hagenbach (Le Havre, Rouen, Besançon).De mon point de vue, Rigoni était le plus doué, Rust le plus travailleur (comme son maître !), et Hagenbach peut-être le plus…charmeur (trop jeune pour que je puisse en dire valablement plus, sauf qu’il a lui-même dirigé il y a deux ans environ l’école de gardiens du RCS).C’est des trois « Berri » qui a réussi le palmarès le plus chamarré, avec en cerise sur le gâteau, et quelle cerise ! cette étonnante médaille d’or américaine.
5) Puisque c’est comme ça, mon cher Jacques, j’ai à te servir ci- dessous une succulente série de cinq photos qui montrent comment Rust est entraîné par Opala, en avril 81, alors qu’il évolue déjà à Sochaux ; le cinquième cliché est le plus gratiné, puisque les rôles s’inversent, c’est, qui l’eût cru, l’élève qui entraîne le maître ! La scène se passe sur le carré de gazon à côté du « petit terrain » de l’Asca, là où je jouais avec les potes du pâté de maison attenant au stade, dont Gérard Trévisan, neveu du prestigieux Stan Curyl, un des Polonais-pros issus du club, lorsque nous étions à Amélie 1 élèves du cours moyen de Louis Granacher, grand serviteur bénévole de l’Asca (dans des missions qui ne nécessitaient pas seulement du dévouement de principe, mais aussi des compétences particulières, en l’occurrence rédactionnelles), par les mains de qui tu es passé toi aussi, ainsi que mon frère Richard dix ans plus tard, avant que ne vienne mon tour, encore dix ans plus tard. Les photos, prises par Richard Rummelhard, correspondant sportif très méritant, inusable, ont été thésaurisées dans la documentation familiale de Sonia, la fille unique d’Opala, de six jours mon aînée (oui-oui, elle est donc bien plus vieille que moi ! , début 68, à l’époque des Jeux olympiques d’hiver de Grenoble, nous jouions ensemble, avec quelques gosses voisins, à « ballon prisonnier », rue des Vosges, elle était sacrément forte, se devait de l’être ! pas une Opala pour rien…).
6) Et, pour illustrer encore, en faisant monter l’adrénaline, je sors en plus de mes archives un document tout à fait original, la une de « L’Alsace » bilingue (« L’Alsace bleue ») du dimanche 12 août 84, parfaite pour entretenir le suspense (avec humour, le journal donne consigne au lecteur : « Cochez la bonne case. »), où figurent simultanément deux comptes-rendus de match possibles, à gauche « Rust en or », à droite « Rust en argent », suivant que la France gagnerait ou perdrait la finale olympique : la victoire s’est trouvée au bout de la prodigieuse aventure de ce tournoi mondial, et notre Albert est rentré au pays la tête couronnée de lauriers.
6) Aux jeunes maintenant de savoir un minimum que l’Asca-foot au sortir de la guerre et jusqu’au sortir des années 60 a été une phalange capée, glorieuse, grâce a des Opala qui ont suscité des Rust.
7) Dans cette perspective, concernant Opala, il convient alors de rappeler d’abord qu’il est trop tôt décédé, de maladie, le 08-04-98, à 68 ans, et, fait exceptionnel, que l’urne de ses cendres a été enterrée derrière le but sud du terrain d’honneur de l’Asca, le plus proche à vol d’oiseau de la rue des Vosges. Il a en outre une rue à son nom à Grassegert-nord (entrée perpendiculaire à la rue de Reiningue, le long de l’ancien cabinet dentaire Erny).
7) Rédigé le 12-01-24 par fsz ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).
Additif n°1 à « Opala-Asca-Rust »
Traduction de « Rust in Gold »
1) Par acquis de conscience, je vous traduis, à rebours, en français, ci-dessous, l’article de la une bilingue (« bleue ») de « L’Alsace » du dimanche 12 août 84 intitulé « Rust in Gold », puisque c’est celui qui a correspondu à la conclusion de la finale.
2) « Rust en or »
« L’équipe de France de football avec Albert Rust comme gardien est devenue tôt ce matin (heure française) championne olympique. Le coup d’envoi de la finale contre le Brésil a été donné à 4h du matin. Cette médaille est pour le football français un couronnement de la saison, qui avait trouvé son sommet avec la victoire en championnat d’Europe. Pour la Franche-Comté c’est la troisième médaille et pour l’Alsace carrément la première de son histoire. Albert Rust, le gardien de but du FC Sochaux, est en effet natif de Mulhouse et a commencé sa carrière à Wittelsheim, où habitent ses parents.
Les lève-tôt peuvent voir le match enregistré à la télévision à partir de 7h30 en différé. Ou alors prenez connaissance de l’édition spéciale sur la victoire, exceptionnellement dans votre quotidien. »
3) Fait par fsz le 16-01-24 ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).