e-mémpol IV- Les Polonais et l’Eglise

additif à :

Le culte de la Vierge noire

par fsz site-web polonais-et-potasse.com

   1) Le présent texte complète mon article paru dans le quotidien « L’Alsace » du samedi 18-11-2000, sous le titre « Le culte de la Vierge noire »,  où j’ai inventorié et sommairement présenté les répliques de l’original de Czestochowa (Pologne) jusqu’alors « en service » dans le Haut-Rhin.

    2) Cet additif s’impose, dans la mesure où de nouvelles représentations de la Vierge noire polonaise nationale ont été introduites dans d’autres églises du secteur de Mulhouse-Bassin potassique, postérieures à l’installation du tableau (ou « Vierge-Gorski ») de l’église Ste-Thérèse de la ville-centre.

   3) On dira ici les choses à dire cursivement, mais sous réserve bien entendu de compléments ultérieurs, si on y voit de l’intérêt.

   4) Une représentation de la Vierge noire très artisanale, très genre « arts populaires », aux apparitions d’abord épisodiques, s’est progressivement enracinée en l’église St-Christophe de WittenheimFernand-Anna, à la fin des années 2000, dans les derniers temps où le curé Jacek Styla y présidait les messes en polonais.

   5) On remarque aussi la présence d’une effigie de ce genre, très modeste, en l’église Notre-Dame du Rosaire de Wittelsheim-Graffenwald, depuis au maximum une vingtaine d’années.

   6) L’église Sts-Pierre et Paul de la cité Rossalmend-Wittelsheim-Staffelfelden s’est à son tour enrichie d’une Vierge noire sous verre datant de 1929, c’est-à-dire des premières années de l’immigration polonaise « massive »dans les mines de potasse d’Alsace, le dimanche 11-11-2012 ; il s’agit d’un tableau de famille offert par les descendants des Bekalarek, paroissiens locaux, d’où la contraction possible de « Vierge-Bekalarek ».

   7) A St-Jean de Pulversheim, le tableau introduit en 1972 a subi un traitement proprement sidérant ! je n’aurais jamais cru que j’allais un jour voir chose pareille ! Faisant les frais d’un projet de décoration de l’église, qui, il faut l’admettre, depuis sa construction en 1965 en était restée singulièrement dépourvue, la « Vierge-Bourgeois » (Georges Bourgeois, alors député-maire-président du Conseil général, le grand homme local ! avait fortement incité les acteurs de la vie paroissiale à accueillir un tableau dans les lieux, symbole d’intégration harmonieuse des Polonais, naturalisés, à la population alsacienne.), la Vierge-Bourgeois s’est donc pour le coup trouvée déclassée-rétrogradée, presque « répudiée-reniée » ? dans un coin sombre de la petite chapelle secondaire incluse dans le bâtiment. Plus tard, je ne sais par quel retournement de fortune, je l’ai vue ayant regagné son mur primitif (mais pas à l’endroit primitif où elle était sur ce mur), où elle tient compagnie désormais devinez à qui ou quoi ? à une seconde représentation de la même Vierge de Czestochowa incluse en tant que détail dans le nouvel ensemble ornemental ! On a, oui, oui, deux fois la même chose sur le même mur de la même église ! A-t-on perdu la tête à Pulversheim ? ce village qui m’est cher en particulier parce que de nombreux membres de ma famille paternelle y ont vécu, ou y résident encore.

   8) Le journal et moi (apparente digression). Je crois devoir avertir ici le public que, dans mon article du 18-11-2000, la mention, dûment appuyée, que je faisais du rôle joué par le maire Georges Bourgeois, a été supprimée, par ma « supérieure » de la rédaction locale de Mulhouse : une énormité, cette suppression, quoi ! C’était le temps où un correspondant comme moi, malgré des états de services de poids, devait sans cesse redouter d’être victime de gens insupportablement suffisants qui n’avaient plus rien de la connaissance du terrain de leurs devanciers ; on avait désormais affaire à des adeptes d’un journalisme approximatif et expéditif, aux antipodes de ma trajectoire d’alors, qui était, et reste à ce jour, d’approfondissements successifs du savoir, et du commentaire. De là que je ne donnais plus déjà depuis juin 92 de « papier » qu’à titre exceptionnel et gratuit, et donc en électron libre, pour rendre service à la cause culturelle des « Polonais ». Ce qu’il y a de plus grave peut-être dans cette péripétie, c’est qu’elle illustre que les nouveaux recrutés n’avaient tout simplement plus l’essentiel à mes yeux pour bien travailler à « L’Alsace », plus la fibre de l’Alsace, cette région-bijou !

   9) Relativisons, svp ! Quand Bourgeois a poussé à la roue pour mettre à l’honneur à  Pulversheim la Vierge noire des Polonais, on a vanté son « modernisme », son esprit d’ouverture, son sens de l’avenir. Relativisons ! On peut très bien dire, aussi, de manière un peu acidulée, qu’il aura fallu à Bourgeois seulement quarante-deux ans pour juste copier ce que le patron des Mines Pierre de Retz avait déjà fait en 1930 à l’église Ste-Barbe de Wittenheim. L’idée commune des deux dirigeants est simple : il faut composer avec le particularisme culturel, et donc religieux, des Polonais, lui faire sa juste place, sa place pertinente à la construction d’une population  potassique homogénéisée, unifiée, …pacifiée ( !).

   10) Le tableau  de Wittelsheim-Langenzug-Don Bosco a lui aussi été changé de place, je l’ai constaté en juillet 2021 (à l’occasion des obsèques d’Angèle, veuve de Czeslaw Blaszczyk, mon prédécesseur représentant des Polonais au Conseil municipal). Mais ce changement a été fait cette fois dans le sens d’une promotion, d’une revalorisation ! Le tableau a quitté le mur arrière de la chapelle où il a été suspendu à l’origine quelque peu par défaut, à la droite de l’emplacement de l’ancien confessionnal supprimé à l’occasion de la rénovation de 1973. Il est maintenant présenté au-dessus de l’autel secondaire, à la droite du maitre-autel. Cette modification rend bien compte du fait que les Polonais ont beaucoup exprimé leur foi en ce lieu de culte. Et, en plus, cette « Vierge-Sokolowski » est bien grande (de l’ordre de 100X80 cm), et très belle : c’est au total la modeste chapelle (où j’ai été baptisé, entre nous…) qui y gagne en éclat !

   11) Enfin, de manière tout à fait imprévue, j’ai eu personnellement l’honneur de fournir une Vierge noire identique à celle de Rossalmend, en parfait état, ce qui est rare, le plâtre du cadre doré s’effritant souvent avec le temps, à l’église catholique St-Etienne de Mulhouse, rue de la Sinne ( à ne pas confondre, bien sûr,  avec le temple à la même dédicace). Elle a été installée en belle cérémonie, avec présentation aux fidèles, chants et procession, présidée par le curé Patrick Koehler (redevenu depuis recteur du pèlerinage de Thierenbach), le vendredi 16-07-2021, après la messe du soir, à l’occasion de la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel (en Terre Sainte). Cette reproduction a été placée à l’entrée de la chapelle Ste-Cécile, où le même prêtre a accueilli quelques mois auparavant, le 20-10-2020, une relique de St-Jean-Paul II (modeste, mais effective : quelques courts cheveux blancs), offerte par le Vatican en souvenir de la visite du pontife d’origine polonaise à Mulhouse le 11-10-88. La présence de cette icône a évidemment pour fonction particulière de rappeler la piété mariale très remarquable de Karol Wojtyla, base essentielle de sa foi, reconnue comme si exemplaire et si inspirante par l’Eglise à travers la canonisation de celui qui fut si longtemps (1978-2005) son suprême serviteur et représentant. Je ne revendique pas qu’on appelle cette Vierge « Vierge-Szulc », je préfère le dire…

   12) En conclusion pour ce jour, on demeure frappé par le fait qu’en presque un siècle de présence polonaise dans le sud de la région la réalité s’est inversée : au début, la présence d’une effigie était l’exception, dans un lieu de culte des Polonais ; or aujourd’hui, l’exception, ce serait un lieu de culte où il n’y en a pas (on en a de l’ordre de dix fois plus qu’en 1930) ; et nous en avons même en des lieux où le culte en polonais n’existe pas (St-Rémy de Wettolsheim, St-Etienne à Mulhouse), ou alors demeure très ponctuel (Thierenbach) ; de quoi ce décuplement est-il l’indice ? de ce que les Polonais seraient devenus envahissants ? ou plus simplement désinhibés, évidemment, par la désignation de l’un des « leurs » pour exercer le « ministère pétrinien » (sic) ?

   13) Pour illustrer cet additif, nous montrons la Vierge noire dans sa version couronnée et décorée de pierres précieuses, qui habillent la version simple effectivement peinte ; ce trésor a déjà servi, dit-on, à garantir la valeur même du zloty, la monnaie nationale ! Cette version  chargée est  la plus utilisée, six fois sur neuf, dans la série de reproductions que nous avons recensée pour notre étude ; elle représente la tradition romantique ; mais trois fois, c’est la version primitive qui est au contraire présentée, en l’occurrence à St-Jean, à Don Bosco, et Ste-Thérèse ; elle a été remise à la mode surtout dans les années fortes du syndicat « Solidarité », dont le dirigeant Lech Walesa avait épinglé alors une copie au revers de son veston (pauvre Marie, tu avais bien besoin d’être récupérée politiquement…)… Pour avoir une idée de la version simple, on se reportera à la photo qui accompagne notre article de l’an 2000.

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   14) Terminé de rédiger le 14-06-23.

   15) Matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).

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Cet article a 4 commentaires

  1. Francis Szulc

    Ma traduction:
    « Quoi de neuf, je souhaite m’abonner à ce site pour obtenir les mises à jour les plus récentes. Par conséquent, où puis-je le faire, veuillez m’aider? »

  2. Francis Szulc

    Ma réponse: « Merci pour votre message et pour votre intérêt. a) Consultez mon site plus souvent, le sommaire du blog vous indique les derniers articles mis en ligne. b) Ou alors, suivez sur facebook ma page mémpol, où je publie des communiqués successifs contenant la liste des derniers articles publiés.

  3. Francis Szulc

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