e-mémpol XVII Le maître et la maîtresse
couple d’instits de polonais admirable !
par fsz site polonais-et-potasse.com
- Quelques heures avant le passage à l’heure d’hiver, ce samedi 26 octobre 2024, comme nous l’avons annoncé sur ce blog dès les premiers jours du printemps, le groupe folklorique d’expression polonaise « L’Aigle blanc » fête ses 75 ans.
- Avec un an de retard : mais mieux vaut tard que jamais ; en donnant un spectacle à Mulhouse, et non pas à Wittelsheim, son berceau, et non pas, une « hérésie », à la salle Grassegert, sa salle historique, lieu attitré de tant et tant de riches heures de la vie polonaise du Bassin potassique : mais mieux vaut quelque part que nulle part.
- Ceux qui souhaiteraient en ces circonstances un historique du groupe se redirigeront sur ce blog vers notre cahier 1 sur le folklore polonais, ils y seront, espérons-le, rassasiés, aux pages 11 à 41.
- Dans le présent article, d’heureuses coïncidences m’y poussent, je voudrais, avec joie festive moi aussi, cependant souligner un fait auquel il est hélas arrivé d’être escamoté : au début étaient le maître et la maîtresse.
- Le maître et la maîtresse :, c’est ainsi qu’ils étaient communément appelés, dans la vie de tous les jours, c’est-à-dire les époux Jedrzejowski, Eugénie et Marian, tous deux « instits », ou « moniteurs » (suivant le vocabulaire officiel) de polonais, deux prodigieux serviteurs de la culture de leur pays d’origine en situation d’émigration à l’étranger, au sortir de la deuxième guerre, et pendant 30 ans (48-77).
- Il se trouve que Lew Bogdan, alias Tini, le premier des deux fils des Jedrze, tire ces derniers jours de ses archives, en rangement (permanent, comme il convient aux bonnes archives, aux vraies), une étude de ses parents sur les grandes danses, du reste appelées « nationales », du folklore polonais, étude qu’il me transmet.
- Ladite étude se présente sous forme d’un tapuscrit avec des retouches manuscrites, l’artisanal document est émouvant, est-il seulement besoin de le dire… On y lit toute l’aptitude des auteurs, et leur engagement de toute leur âme dans leur service…
- Gracieuse, l’enfant aînée des Jedrze, mon Dieu quelle continuatrice de haut vol Eugénie a trouvé dans sa fille ! que c’est beau ! s’est chargée, en orfèvre, de traduire et de commenter le texte.
- Pour rendre hommage à l’œuvre pédagogique des maîtres, je ne vois en ce jour de commémoration rien de mieux à faire, pour servir au mieux la mémoire de « L’Aigle » et de ses fondateurs, que d’éditer ci-dessous ce que Tini m’a livré.
- Donc, d’abord on lira en I) l’ « Urtext » « Spis », etc, en polonais ; et ensuite, en II, la traduction française commentée de Gracieuse intitulée « Description », etc ; j’aurais préféré « Présentation », car le propos tenu est loin d’être seulement descriptif : à discuter (avec délices).
- Nota : on aimerait disposer pour nos lecteurs d’une saisie moins artisanale, mieux justifiée, plus facile à déchiffrer, du texte en polonais.
- On aimerait aussi avoir une idée, aussi précise que possible, des lectures faites par les maîtres en vue de la rédaction de leur étude, ne serait-ce que parce qu’il a été très dans l’air du temps, et à juste titre, ces dernières années, dans la curiosité des universitaires, de s’intéresser à la culture des auteurs, des créateurs : que savent-ils au juste, et d’où leur viennent leurs connaissances, comment se forment leurs idées ? C’est finalement une question de l’ordre de l’épistémologie, et que je considère comme capitale : on est toujours le produit de son savoir, c’est indéniable.
- Illustrations photographiques :
- a) pour notre sommaire, le maître et la maîtresse, détail d’une photo du matin du dimanche de Pâques 1960, avec pour fond le pignon sud-ouest, du clocher, de la chapelle St-Jean-Bosco de Wittelsheim-Langenzug ;
- b) la photo entière évoquée en a) : (+) le maître, (+) la maîtresse, et le prêtre (+) Bruno Bieszczad, entourés des communiants, nés en 46, de la paroisse polonaise de Langenzug : en partant de la droite, mon frère aîné Richard Szulc, à sa gauche (+) Raymond Jaworski, à la gauche du maître (+) Albert, alias « Tintin », Klarzynski, et pour finir le second fils des Jedzejowski, « Jacek » ; seuls donc sont encore en vie à cette heure les deux personnes aux extrêmes du cliché, qui prennent les défunts en tenaille, ou, pour faire plus littéraire, en chiasme ; une remarque : comme on mettait le paquet sur les fringues, à l’époque ! je me souviens du nom commercial du tissu en pure laine du « complet » de mon frère, « grain de poudre », un must du raffinement et de l’élégance vestimentaires dans ce millésime qui finit en effet dans le parfait glamour avec l’élection du président Kennedy, jeune et beau, le chéri de ces dames ;
- c) une superbe prise, en quelque sorte « archéologique », des premiers temps de « L’Aigle », datant de 48-49, donc des balbutiements du groupe dans la danse folklorique, avec une mise en place très soignée, en apothéose vintage ! et la présence centrale de « Mamus », pour les intimes, (fr : « petite maman »), pardon, la maîtresse donc, en reine des abeilles, un cas unique je crois dans les archives disponibles, car elle ne se pressait vraiment pas devant l’objectif pour figurer, c’était pas son genre ;
- d) Gracieuse et Tini, qui titre avec la pointe d’humour qu’il faut cette photo de 49 « Avant-garde dansante de « L’Aigle blanc »; ils sont nés à seulement 14 mois d’intervalle, elle en octobre 42, lui en janvier 44 ; des 4 enfants « Jedrze », ces deux aînés sont, et de manière concertée et conjuguée, les plus actifs et productifs dans la « défense et l’illustration » de la mémoire de leurs parents, les plus fréquemment en contact avec moi, et avec quels cœur, intelligence et culture ; quel incomparable exemple ils nous donnent, à toute la « communauté », et au-delà, de fidélité à leurs devanciers polonais, au puissant et brillant service de leur patrimoine immatériel.
14) Puisque les circonstances s’y prêtent, le présent article pourrait fort bien servir d’avant-goût au spectacle du ballet national polonais « Slask » (fr : « Silésie »), qui aura lieu demain mardi 29-10, à 20h, à l’ « Eden » de Sausheim ; « Slask » s’est déjà produit, il y a près de 15 ans, à l’ « Espace 110 » d’Illzach ; autre rappel : j’ai aussi écrit quelques mots sur ce groupe de professionnels, le 2ème de Pologne, après, ou avec, selon les goûts, « Mazowsze » (fr : « Mazovie » ou « Mazoviens »), en page 5 de mon tome 2 sur le folklore polonais ; « Mazowsze » : rond et sucré ; « Slask » : avec un souffle opératique ; pour ceux qui ne peuvent pas y aller, bien qu’il reste paraît-il des places, rendez-vous sur youtube, où beaucoup pourront à défaut trouver des vidéos très consolatrices, éclatantes ! Et vive le folklore polonais ! A jamais (ça rime) !
15) Fait le 28-10-24 par fsz, grâce aux très fortes contributions, graphiques et iconographiques, de Gracieuse et Tini, joyeux mercis à eux, continuons, continuons ainsi ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).