e-mémpol XV – Les Polonais à Wittenheim

La chronique-Renaud : pas de Polonais à Wittenheim ?

site-web polonais-et-potasse.com

   1) La plupart des communes du bassin potassique disposent d’un livre retraçant leur histoire. Désiré Renaud a montré la voie, avec sa chronique de Wittenheim, un travail bien estimable.

   Un gros hic !

   2) Mais il y a un gros hic ! apparemment le sérieux Renaud ne savait pas qu’il y avait des Polonais à Wittenheim. En x centaines de pages, l’auteur réussit l’exploit, si j’ai bien lu, et plusieurs fois relu, à ne pas les nommer ne serait-ce qu’une seule fois !

   3) Et qu’ils aient pu constituer avant-guerre jusqu’à pour ainsi dire 40% de la population de la localité ne change rien à l’affaire, cela n’est ni visible ni notable.

   4) Moi, je m’étonne, et ne m’étonne pas, d’une telle énormité.

   5) Je m’étonne : en 1967, année de la première édition, les Polonais sont là depuis plus de quarante ans ! on a quand même eu le temps de s’apercevoir de leur présence, non ?

   6) A moins qu’on n’ait pas voulu les voir… Commencerait alors une autre histoire…

   7) Je ne m’étonne pas : au début des années soixante-dix ma meilleure camarade de lycée, nous étions très soudés, habitait Wittenheim ; et son père, encore, voyait notre relation d’un mauvais œil…parce que, devinez ? j’étais d’origine polonaise ! C’est ma camarade elle-même qui me l’a dit, elle-même incrédule, et gênée. Vous voyez, la xénophobie, ça a la vie longue, souvent…

   8) Pour en revenir à la chronique-Renaud, en matière de démographie, l’auteur n’aperçoit à Wittenheim, au mieux, que des ouvriers ; au plus précis : des mineurs ; mais il ne lui est pas venu à l’esprit qu’un mineur, ça pouvait avoir une nationalité, une origine, une origine étrangère, même.

   9) Bon, j’arrête d’appuyer, là où ça fait mal.

   10) Et moi, mon job de retraité, c’est en somme de rectifier l’omission, d’écrire et de publier des choses pour signaler qu’il y a eu des Polonais à Wittenheim. A lire, même, lesdites choses. Tout le monde n’est quand même pas obligé d’avoir la vue aussi basse que Monsieur Renaud, n’est-ce pas ? Ou pis, d’être appliqué à ne rien voir, de l’évolution démographique du bassin d’emploi.

   11) Comment conclure ? La chronique de Wittenheim constitue une preuve littérale de ce que j’avance toujours : au commencement (de l’immigration), et pendant (trop) longtemps, nous (les Polonais), nous n’étions ni rien ni personne. Et pourtant, il a été estimé qu’en région mulhousienne nous avons été jusqu’à 15.000 âmes, Polonais d’origine, approximativement dans l’emprise des 12 communes du SIVOM du Bassin potassique, dont nous avons donc constitué le quart de la population, rien que ça…

   12) Mais, à mémpol, on n’est pas rancuniers, on va quand même publier ci-dessous, la notice biographique déférente de Désiré Renaud signée par René Garré, pour mieux faire connaître l’auteur, son œuvre, et Wittenheim ; tout simplement parce que cela relève de l’objectivité minimale.

   13) Heureusement qu’à Wittenheim tout le monde n’était pas atteint de la même cécité démographique. Sur la très belle et explicite photo mise ci-dessous, prise le 06-05-48 devant l’église Ste-Barbe à l’occasion de la consécration du drapeau de l’association locale des réservistes et anciens combattants polonais, je vois bien le maire Constant Richert assis à la place d’honneur, entouré de l’aumônier Debski et de la monitrice Mme Scherfer (représentant le titulaire du poste Julien Lorens). Le premier magistrat, lui, et près de vingt ans avant la publication de la chronique, avait donc déjà intégré, et dans un esprit positif, la présence polonaise dans sa commune, et sans que ni le clocher ni le chevalement ne tombent, enfin voyons !

   14) Terminé de rédiger, par fsz, le 17-05-20, jour anniversaire de la mort de mon grand-père maternel Félix, et fête de mon cousin-filleul Pascal ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).

Laisser un commentaire