e mémpol IV – Les Polonais et l’Eglise

Chaque lundi de Pentecôte Le pèlerinage à Thierenbach

par fsz site polonais-et-potasse.com

   1) Sinon depuis les années 20, la certitude historique n’étant pas vraiment garantie, du moins depuis les années 30, avec un boost (en bon anglais, on pourra dire « avec un renforcement ») apparemment paradoxal, mais pas tant que ça, donné par le Front populaire, et aussi par le scoutisme, synonymes d’aspiration à des loisirs sains en harmonie avec la nature, la verdure, les Polonais dits « de l’Est » (maintenant du « Grand Est » ?) se rendent en grand nombre, pratiquants catholiques, mais aussi non pratiquants, à Thierenbach, sur le ban de la commune de Jungholtz, près de Soultz-Guebwiller, chaque année (sauf covid), le lundi de Pentecôte, pour un vibrant pèlerinage marial, encadré par le clergé polonais habituel du secteur de Mulhouse et Bassin potassique ; c’est à chaque fois l’occasion de vérifier la massivité et d’affirmer cérémonieusement la « santé » (morale) de l’immigration polonaise dans le sud-Alsace.

Données de base

   2) D’abord, sur Thierenbach comme lieu de pèlerinage, voici un minimum de données de base.

  1. a) En 1980, on a fêté les 1250 ans du premier oratoire à la Vierge édifié à Thierenbach, aux alentours donc de 730.
  2. b) En cette même année, on a fêté aussi les 850 ans de la fondation, donc vers 1130, d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Cluny, ensuite remplacé par l’actuel presbytère.
  3. c) Une église primitive a été remplacée par une église baroque, suivant les plans de l’architecte autrichien Peter Thumb, dont la première pierre a été posée en 1717, donc depuis un peu plus de 300 ans.
  4. d) L’édifice a ensuite été flanqué d’un clocher à bulbe néo-baroque en 1932.
  5. e) Le principal objet de vénération du lieu est la statue miraculeuse de la Vierge, en bois polychrome, de 1350, couronnée le 22-07-1935. Elle est installée à la droite du maître-autel, dans un retable en bois sculpté doré, datant de 1727. Suivant la légende, la statue miraculeuse aurait été trouvée par des enfants dans un ruisseau voisin.
  6. f) Durlewanger (op. cit. infra page 6) indique une évolution considérable intervenue dans l’esprit du pèlerinage, résultant des vicissitudes de l’histoire : « Au XIVème siècle, se situera un tournant capital du culte rendu en ce lieu à la Vierge. Alors qu’auparavant on y vénère la Vierge glorieuse, reine des cieux et mère portant son Enfant dans ses bras, les moines substituent à cette image souriante la Vierge douloureuse, la Pietà actuelle de N.D. (=Notre-Dame) des Sept Douleurs, dont le culte se répand alors partout dans le monde chrétien en raison des calamités qui le frappent. »
  7. g) En 1936, l’église a été élevée au rang de basilique mineure, par décret du pape Pie XI.
  8. h) En 1946 ont été édifiées la chapelle des confessions et la galerie des pèlerins.
  9. i) Les peintures intérieures de l’église ont été rénovées de 1980 à 85.
  10. j) Quant à eux, les abords du sanctuaire ont été réaménagés, eux aussi considérablement, ces 25 dernières années.
  11. k) Thierenbach est considéré sans discussion comme le pèlerinage le plus populaire du Haut-Rhin. Son affluence annuelle a été assez récemment estimée à quelque 300.000 personnes, ce qui est pas mal, par des temps où l’on tourne tellement le dos aux choses de la religion, et même des religions…
  12. l) Pour finir cette sommaire présentation, j’emprunte à « JOB » (=Joseph Braunbarth) la fin de sa citation (op. cit.) de Jean-Paul II à propos des sanctuaires mariaux : « La vocation de tout sanctuaire est d’être comme une antenne permanente de la Bonne Nouvelle du Salut. »
  13. m) Subjectivemnt, je trouve que Thierenbach la remplit, de manière incomparable, cette vocation. Moi, je reviens toujours de là-bas avec une confiance renouvelée, dans la vie, une nouvelle tranquillité intérieure. Et défile dans ma mémoire la galerie de portraits de tous ceux, parents, amis, connaissances, qui ont brûlé des cierges à Thierenbach, en signe d’Espérance en celle que j’appelle de préférence « Maria Immerhilf » (Notre-Dame du Perpétuel Secours), celle qui ne vous laisse jamais tomber, quand les épreuves de cette existence se présentent, et même s’accumulent, et surtout durent. C’est celle qui me rappelle avec douceur que: « Le Christ, c’est celui qui peut tout donner, ou tout reprendre, en une seconde. » (Don Pascal Boulic, curé de St-Etienne-Mulhouse). Et moi, je lui dis tout simplement, et tout brièvement : « Prends-moi par la main, et conduis-moi à ton Fils. »

Références

   3) Pour ceux qui voudraient en apprendre plus sur ce sujet du pèlerinage de Thierenbach, je veux mentionner plusieurs écrits, riches, instructifs, inspirants, thésaurisés dans mes archives personnelles :

  1. a) Le fascicule « Notre-Dame de Thierenbach, Alsace », publié par « Delta 2000 », avec étude érudite de Durlewanger, et très belle « Introduction » de l’abbé Gérard Sifferlen, le directeur du pèlerinage, en particulier dans les années 70-80.
  2. b) L’article de Chatton, dans « L’Alsace » du mercredi 15-08-79, en page régionale, intitulé : « A l’entrée du vallon de Rimbach, Thierenbach : une école de la prière ».
  3. c) Dans « L’Alsace » du lundi 12 mai 1980, en page R10 surtitrée « tradition », l’excellente page entière, texte et photos, de Jean-Marie Schreiber, intitulée : « 1250 années de pèlerinage à Thierenbach » ; c’est ce que j’ai lu de meilleur sur le sujet, c’est-à-dire de plus conforme à ce que je pense qu’il fallait proposer au public, pour rendre au pèlerinage le meilleur service possible ; Schreiber, j’ai assez coopéré, au bureau de Wittelsheim, avec ce bourru bourreau de travail : sa production est toujours à donner en exemple pour sa solidité, et son efficacité.
  4. d) Dans « L’Alsace » du dimanche 12-08-90, en page R4 « Spiritualités », l’article intitulé : « Thierenbach, Trois-Epis, Marienthal… Plus d’un million de pèlerins par an », de Joseph Braunbarth, le responsable de la rubrique religieuse du journal, quelqu’un qui connaissait son affaire, et avait la patience d’écouter le moindre lecteur.
  5. e) Ces références b,c,d, sont consultables à la fin du présent article.

Le tableau sculpté polonais

   4) a) En avril 1952, un sculpteur sur bois polonais de Mulhouse, Thadée Obidniak, a fait installer sur un mur de la basilique, un tableau sculpté, réplique de la Vierge noire nationale des Polonais, qui se trouve à Czestochowa. Il s’agissait de faire que les fidèles polonais puissent désormais se tourner vers un objet de vénération spécifique à leur culture originelle, que les deux premières générations installées dans le secteur de Mulhouse ne voulaient pas perdre.

  1. b) Où se trouve exactement le tableau, toute l’année, sauf le lundi de Pentecôte ?

   On entre dans la basilique par l’entrée principale, on prend à droite pour longer son mur latéral droit ; le tableau est suspendu au mur un tout petit peu plus haut qu’à hauteur d’homme immédiatement à gauche de la statue de Ste-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus ; et immédiatement à droite de ladite statue, notons la présence d’une autre icône de la Vierge à l’Enfant, introduite plus récemment, celle du millénaire du baptême de Kiev (988-1988) ; tiens, Kiev : capitale de l’Ukraine en guerre défensive, pays frontalier de la Pologne, de la communauté slave, on est replongé en pleine actualité, tragique ; le millénaire catholique de la Pologne, datant de 1966, est donc plus ancien de 22 ans de celui de la capitale ukrainienne.

Notre dossier

(chaque pièce est numérotée, et précédée de l’indice de classement petit « d », comme « dossier »)

   5) 1977. Ce sont les Jedrzejowski, « le maître polonais et la maîtresse », qui m’ont fait écrire mes premiers articles sur les Polonais et Thierenbach. Le maître, sous le pseudo « Un témoin », a publié dans le quotidien de l’immigration en polonais le « Narodowiec », le 21-07, un article sur la commémoration solennelle des 25 ans de l’introduction du tableau sculpté par Thadée Obidniak, son beau-frère. J’ai rédigé, pour en faire dûment le pendant en français, un article consistant paru le dimanche 14-08 en page potassique, et une page entière, qui a eu un certain retentissement (forcément, avec une taille pareille !) ma première ! le lendemain, lundi 15-08, jour de l’Assomption de la Vierge, alors que je séjournais, studieusement, pour la première fois, en République populaire de Pologne.

   6) J’ai ensuite écrit sur les sessions suivantes du pèlerinage, à la condition sine qua non qu’elles sortissent de la routine, qu’elles fussent marquées d’une caractéristique ou l’autre qui les rendissent uniques en leur genre : 1980 (session presque simultanée la première visite en France du pape polonais, un événement historique pour la fille aînée de l’Eglise, à laquelle l’attirant jeune pontife allait demander des comptes sur ce qu’elle avait fait « des vœux de son baptême »), 81 (session du chœur de Poznan « Kurczewski »), 82 (session du trentenaire du tableau sculpté de la Vierge noire et celle du tournage de « Fragments d’exils », par Tini, alias Lew Bogdan, (voir les articles qui lui sont consacrés sur ce blog), le neveu d’Obidniak, et 90 (visite pastorale du cardinal polonais Gulbinowicz, encore du « encore jamais vu », souvent éberluant ; cependant elle ne sera pas traitée dans le cadre de ce dossier, mais en mémpol XV, avec notre étude sur l’association « Amitié franco-polonaise » de Wittenheim) ; notons qu’un second cardinal polonais a présidé à Thierenbach, en 96, Macharski, le successeur de jp2 à Cracovie.

   7)  d1 : 88 : dans le sommaire de ce blog, adolescents scouts polonais de Bollwiller portant en procession du St-Sacrement le tableau sculpté-réplique de la Vierge noire de Czestochowa (photo en couleurs de Bruno Borsuk en 1988) ;

d2 : 82 : idem, en 1982 (photo de Jean-Marie Schreiber = JMS) ;

d3 : 77 : idem, en 1977 (photo JMS) ;

d4 : 77 : coupure de presse : article déclencheur en polonais du 21-07 dans le « Narodowiec », par « Obecny- un témoin », en l’occurrence « le maître » Marian Jedrzejowski ;

d5 : 77 : gros-plan de JMS, en 77, sur le tableau sculpté 25 ans plus tôt par Thadée Obidniak ;

d6 : vue en noir et blanc « hyper vintage » de la basilique de Thierenbach, magnifiquement mise en perspective par rapport à son environnement printanier ;

d7 : la basilique, dans son écrin de verdure, suivant deux cartes postales en couleurs éditées par « Yvon » ; sur celle du haut, le sanctuaire est surplombé par le bâtiment écru de l’établissement de santé « Sainte Anne ».

d8 : 77 : session 1977 : article-pendant du dimanche 14-08-77, en page « Bassin potassique » ;

d9 : 77 : traduction en allemand du précédent, parue le même jour ;

d10 : 77 : page entière (moitié du haut) du lundi 15-08 ;

d11 : 77 : idem (moitié du bas) ;

d12 : 80 : session 1980 : article du jeudi 29-05, partie ½ :

d13 : 80 : idem, partie 2/2 ;

d14 : 80 : idem, partie ½, en allemand ;

d15 : 80 : idem, partie 2/2, en allemand ;

d16 : 81, session 1981 : annonce de la participation des « Rossignols de Kurczewski » au pèlerinage, gros évènement culturel ; en français, et en allemand, le jeudi 4 juin ;

d17 : 81 : article du mardi 09-06, en page régionale R4 ;

d18 : 81 : article du mercredi 10-06, en page locale « potasse » ;

d19 : 81 : idem, traduit en allemand ;

d20 : 81 : photo des « Rossignols » de Poznan par JMS ;

d21 : 81 : les mêmes, par le même, un cliché-variante, qui montre bien ce qu’a pu être la plénitude atteinte par le pèlerinage des Polonais, dans les années qu’il faut bien nommer celles de son apogée ;

d22 : 82 : session de 1982 : l’effigie primitive de la Vierge noire polonaise, utilisée et remise au goût du jour par Walesa au revers de son veston, publiée ici pour annoncer le pèlerinage de 1982 ; la taille de la photo à elle seule montre bien que « L’Alsace » aimait bien faire connaître dans le secteur le particularisme polonais, où entre une part religieuse très importante.

d23 : 82 : la même effigie, mais en noir et blanc, dans l’édition allemande du même jour ;

d24 : 82 : article du dimanche 30-05, en page régionale R5 ;

d25 : 82 : idem, le même jour, en allemand, en page régionale R3 ;

d26 : 82 : article du mardi 01-06, en page régionale R3 ;

d27 : 82 : le même, traduit en allemand, paru le même jour, en page régionale R1 ;

d28 : 82 : article du mardi 01-06, en français et en allemand, en page locale de « Guebwiller » ;

d29 : 82 : article en page « Dialogue », où le rédacteur en chef-adjoint Michel Cornaert gérait le courrier des lecteurs, paru le samedi 19-06 ; après votre lecture de « l’incident », mon seul commentaire sera : quand même, ce que peut un simple signe de ponctuation !

d30 : 52 : image pieuse recto, éditée à l’occasion de l’installation dans la basilique de l’icône sur bois sculpté d’Obidniak.

Prière des émigrés polonais

d31 : 52 : le verso de la même image pieuse évoquée en d30, contenant « La prière des émigrés polonais », à la Vierge, par le cardinal August Hlond, né en 1881, primat de Pologne pendant la seconde guerre mondiale, lui-même exilé, décédé en Pologne le 22-10-48, et déclaré vénérable par le pape François en 2018. Ci-dessous, ma traduction :

« Puissante et sainte Dame,

Comme jadis nous te vénérions aux jours lumineux de gloire dans les églises de ton royaume de Pologne, de la même manière aujourd’hui nous t’appelons depuis les tristes séjours de captivité, d’errance, et d’abaissement. Obtiens pour nous de Ton Fils grâce et miséricorde, que nous comprenions Ses saintes intentions, que nous nous corrigions de nos péchés, que nous aimions Sa vérité, vivions selon sa loi. Donne-nous la force d’âme, essuie avec bienveillance les larmes polonaises et apaise les cœurs qui te sont dévoués. Restitue à la Pologne la paix et ses droits. Instaure-la au sein d’une Patrie libre. Réunis le peuple exténué dans le pays revivifié et bénis la République harmonieusement reconstruite, pour que la vie polonaise nouvelle s’inspire de la vérité et de l’amour, qu’elle se développe heureusement par les siècles comme le royaume de ton amour et héritier élu de Ton Fils Jésus-Christ. Amen. »

   Mon seul commentaire : après avoir traduit Hlond, je n’ai aucun mal à préférer les prières à la Vierge du primat suivant, mon cher bienheureux Stefan Wyszynski (1903-81), qui s’exprime de manière quand même plus « digeste ».

d32 : article en polonais dans le « Narodowiec » du curé polonais de Pulversheim (+) Dominique Ziolkowski pour annoncer la session 82 du pèlerinage ; nous traduisons ci-dessous le programme, pour donner une idée concrète de la façon dont les choses, pour ainsi dire invariablement, se passaient :

   « Programme

-9h : dans la chapelle de la réconciliation, confessions individuelles.

-11h : Procession. Salutations aux pèlerins. Messe avec homélie concélébrée, sous la présidence du recteur de la Mission catholique polonaise en France mgr Z. Bernacki. Après la messe, procession du St-Sacrement.

– Après la pause du déjeuner, à 16h, office marial avec homélie et bénédiction eucharistique. »

d33 : chaque année, en milieu d’après-midi, avaient lieu en la basilique ce qu’on appelait abusivement les « niespory » (fr : les vêpres »), terme que les prêtres repoussaient vigoureusement en faveur de l’expression « Nabozenstwo Maryjne » (fr : « office marial ») ; on priait, on chantait ; c’était costaud, le volume sonore était rempli, à la limite de la saturation : on disait que « les vitres tremblaient », même que les chorales polonaises réunies étaient « à soulever les tuiles » ; le morceau de bravoure de la séance était constitué, à donner, délicieusement, le tournis,  par les litanies de Lorette (Notre-Dame de Lorette, en Italie), un vaste inventaire de 50-60 qualités attribuées à la Vierge par l’Eglise ; nous donnons ci-dessous le texte en polonais, complété par

d34 :  une traduction en latin, et une en français, chantées sur des mélodies différentes ; un œil perçant détectera de petites variantes entre les trois versions ; après celle de la « reine de la paix » (pol : « krolowo pokoju »), les Polonais ont ajouté bien sûr une invocation à la « reine de la Pologne » et pour faire bonne mesure une autre à la « reine du monde » (pol : « Krolowo Polski Krolowo swiata ») ; le dernier cri, c’est un ajout du pape François, et il a bien raison, sous la forme d’ une apostrophe à Marie comme « Réconfort des Migrants » (lat : « Solacium migrantium »), et qui n’existe pas encore en 1999 en polonais.

d35 : photo, par Alfred Kaluzinski, du cardinal (+) Franciszek Macharski (1927-2016), successeur de jp2 à l’archevêché de Cracovie, qui préside, sans relief particulier disons-le, la session 1996 du pèlerinage ; à la droite du prélat, on voit l’abbé Joseph Kogut, qui officiait à Wittenheim, et qui, on doit à la vérité de ne pas le dissimuler, a été contraint d’abandonner la prêtrise ; un gars « sympathiquement connu », comme dit la vox populi, apprécié des fidèles, mais qui n’était pas en règle avec l’Eglise ;

c’est dommage.

d36 : photo inattendue de la session de 1965 ; une copie de la Vierge noire de Czestochowa (par commodité de langage, je vais toujours l’appeler « Vierge-Rubin »), un des 200 exemplaires disséminés dans la diaspora polonaise mondiale, remplace cette année-là, et c’est un événement exceptionnel, la copie sur bois sculptée de Thadée Obidniak ; le (+) bienheureux cardinal-primat Wyszynski a voulu souder tous les catholiques polonais autour de ces effigies en préparation de la commémoration, en grande pompe, en 1966, du millénaire de la Pologne catholique ; il a admirablement réussi, grâce à ces peintures, à fédérer le sentiment religieux, mieux même, à l’exalter ;

elles ont été des instruments de propagande anticommuniste d’une redoutable puissance ; la présence de l’exemplaire de Thierenbach, porté de manière assez semblable finalement à une flamme olympique, a été accompagné d’une brève visite, à Mulhouse et à Wittenheim, du délégué spécial du primat pour les Polonais « hors les frontières » mgr (+) Wladyslaw Rubin, alors futur cardinal à la curie romaine ; on en a des photos, qu’on publiera avec commentaires sur ce blog, en temps voulu ;

les deux porteurs, en costumes folkloriques, sont issus du groupe de Mulhouse « Polonia », à gauche Richard Michalak et à droite Jan Pawela, qui ont tous deux, chacun à son tour, été présidents du PZK (Union des associations polonaises catholiques) ; j’ai essayé d’en apprendre un peu plus sur cet épisode en interrogeant la veuve Pawela très âgée ;

 je lui dis : « Qu’est-ce qu’il fait donc sur cette photo votre mari ? » La réponse ? un vrai coup de canon dans le pif : « Ca, c’est pas mon mari. » Vraie ou fausse amnésie ? Je continue de me le demander… ;

quand Rubin deviendra cardinal, il aura à son tour un évêque-auxiliaire pour « protéger » les Polonais de l’étranger, mgr (+) Szczepan Wesoly (1926-2018), qui viendra présider le pèlerinage en 72, et qui en fin de « carrière » sera nommé archevêque, sans diocèse ;

traduit mot à mot « Wesoly », cela veut dire « joyeux » ; heureux présage, peut-être ; en tout cas, et ça ne s’invente pas, ça c’est polonais en diable, enfin si j’ose dire, le « Joyeux » prendra comme devise épiscopale latine « Laetatus serviam », qui veut dire « Je servirai… » devinez quoi, comment : « joyeux » ! et pan dans le mille !

d37 : Nous republions ici un article substantiel du « Téléobs », on appelle ainsi le programme-télé hebdomadaire du « Nouvel Observateur », qui contient largement de quoi méditer sur le statut de la Vierge face au monde actuel, et sur les interrogations qu’elle soulève, ou ne soulève plus… Vous savez, méditer, c’est aussi une façon de prier, une belle façon, car vivante, évolutive, et non figée, ou même franchement sclérosée…     

d38 (fin) : un clin d’œil de franche sympathie que nous adressons au recteur Koehler, qui a retrouvé son poste à Thierenbach en 2022 : un article de « L’Alsace » du 02-05-10, disons « assez vivant » sur sa fin, où était annoncé le terme de sa première période sur place, de 2005 à 2010.     

   8) Pour résumer mon sentiment : dans ma jeunesse, Thierenbach, au moins un jour par an, le lundi de Pentecôte, c’était vraiment « the place to be », le rendez-vous à ne pas manquer, avec la sensibilité polonaise ; c’était ample, c’était puissant, c’était significatif ;

l’espace d’un jour, Thierenbach devenait un palpitant morceau de Pologne.

   9) Après lecture de cet article, je suggère qu’on approfondisse en lisant par ailleurs sur ce blog ce qui a trait au « culte de la Vierge noire » au-delà du site de Thierenbach, plus largement dans le département.  

10) Terminé de rédiger le dimanche 05-05-24, par fsz ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).

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