e V- Les Polonais et l’Ecole

Il y a 50 ans, l’historique des 50 ans du district de Mulhouse du PZK

par fsz site polonais-et-potasse.com

   1) Suivant un texte de rétrospective de l’abbé Waclaw Bytniewski, le PZK, ou Union des organisations polonaises catholiques, à l’état embryonnaire, s’est constitué il y a cent ans, en 1924, le 24-09, dans le secteur de Bruay-en-Artois, dans le département du Pas-de-Calais, pour devenir de proche en proche une structure fédérative nationale.

   2) En 1974, le président Bruno Wcislo a présenté, par écrit, en polonais, un historique du Pzk du district de Mulhouse. Le texte est publié dans une plaquette du cinquantenaire du Pzk en France, dont la première de couverture est reproduite dans le sommaire de notre blog.

   3) Ci-après, on lira ma traduction en français de ce document. Il m’a fallu plus d’une fois, améliorer, d’une manière ou d’une autre, l’expression de l’original. J’ajoute aussi la numérotation des paragraphes.

   4) « Le début des faits et gestes de l’émigration polonaise d’Alsace, de Belfort et du Doubs, se situe en 1924. A cette date, la Pologne se débat dans d’énormes difficultés économiques. Détruite par les occupants de la Patrie, elle n’est pas en mesure d’assurer un emploi à ses ressortissants, Des milliers de familles quittent alors le pays, dans l’espoir d’un ailleurs meilleur. Certaines le trouvent en Alsace où, s’installant doucement, dans un milieu étranger, les Polonais s’unissent. Dans le but de maintenir l’union entre eux, ainsi que l’identité polonaise et la foi chrétienne, ils décident de s’établir dans des associations socio-catholiques.

   5) Grâce à l’initiative des premiers émigrés polonais, avec l’aide et en coopération avec les prêtres polonais  naissent des associations socio-catholiques : la Fraternité du Rosaire vivant, l’association des époux, sous des dénominations diverses (St-Adalbert, Ste-Barbe, St- Michel, l’association des travailleurs (ouvriers) polonais, Ste-Thérèse, les Sokol (« faucons »), les chœurs, les organisations théâtrales, les associations de jeunesse , et les écoles polonaises. Les lieux d’implantation des premières associations sont : Mulhouse, Wittenheim, Graffenwald, Ensisheim, Bollwiller et Pulversheim.

   6) Dans les années 1926-36, le travail associatif s’est développé dans toutes les colonies, et il a été fructueux pour la gloire de Dieu comme pour le bien de la Patrie. Il convient de noter la participation active de groupes plus anciens et de groupes plus jeunes, qui, par de belles représentations et une présence à chaque manifestation ou sortie, nous donnent des raisons de nous réjouir et sont la preuve de l’utilité de nos organisations, qui nous attirent la jeunesse.

   7) L’Occupation hitlérienne interrompt l’activité des associations polonaises. Tout ce qui est polonais,  polono-catholique, devient clandestin, avec l’espoir d’une restauration après la fin de la guerre. On cache les drapeaux au sanctuaire de Notre-Dame de Thierenbach, avec la conviction que sous la protection de la Reine de la Pologne ils seront rendus aux associations et continueront de symboliser la foi et la liberté.

   8) L’année 1945 voit la fin de l’Occupation hitlérienne, mais elle laisse des traces nombreuses et douloureuses parmi les membres des organisations. Nombre de prêtres, de militants, disparaît massacré dans les prisons ou les camps de concentration. Cependant les familles polonaises touchées revivent ainsi que toutes les associations.

   9) A l’initiative des abbés Debski et Maciej Pachciarz, avec d’anciens militants catholiques, se tient la première assemblée générale d’après guerre de tous les comités des associations, le 19-07-46 à Pulversheim, où sont représentés tous les Polonais dont la guerre a épargné la vie et qui tenait à cœur l’action catholique et patriotique. Les 42 délégués présents ont décidé de refonder le secteur du pzk de Mulhouse, partie prenante du pzk de France.

   10) Le premier comité du district de Mulhouse se compose comme suit : président Blaszczyk, secrétaire Slazyk, trésorier Wolak. Il est placé sous le patronage du curé T. Debski.

   11) Les charges au comité ont souvent changé de titulaires. Depuis 1967 et jusqu’à ce jour la présidence est assurée par Monsieur Wcislo B.

   12) La participation des enseignants et des sœurs du Sacré-Cœur est également importante dans nos organisations. On relèvera particulièrement le concours du maître de langue polonaise Monsieur Obidniak. Il a réalisé le tableau de la Ste Vierge qui a été installé dans la basilique de Thierenbach. Les Polonais de l’Est de la France ont choisi ce sanctuaire comme lieu de pèlerinages, qui ont lieu à Pentecôte, et qui rassemblent des milliers de fidèles de tous les coins de France. Les chargés d’âmes de notre secteur se sont investis, et s’investissent, pour que ces pèlerinages aient véritablement un caractère solennel et polonais. A l’occasion du millénaire du baptême de la Pologne, notre district a désigné une commission pour rendre les honneurs aux grandes dates de la Pologne par une tablette commémorative scellée dans le mur de la basilique, et un livre d’or a été acheté. La consécration de cette plaque a eu lieu à l’occasion du pèlerinage, le lundi de Pentecôte de 1966.

   13) Nous ne manquons aucune fête religieuse ni nationale de la Pologne libre. Nous sommes rassemblés nombreux dans les prières pour la grâce de continuer notre action catholique et patriotique. Nous sommes foule à chaque fête, nous nous présentons des vœux, nous organisons des soirées. Nous désirons préserver notre identité polonaise. Notre désir le plus cher est de voir la jeunesse toujours plus nombreuse s’engager dans les associations catholiques ; qui d’autre que la jeunesse peut assurer l’immortalité de nos œuvres chrétiennes, de leur vigueur spirituelle et celle de nos luttes héroïques ?

   14) Que le cinquantenaire du pzk soit l’occasion d’un mot d’ordre à l’intention de la jeunesse polonaise à l’étranger, afin qu’elle œuvre avec nous toujours plus et plus nombreuse, car sur ses épaules pèse la responsabilité de la langue polonaise, de la tradition polonaise, ainsi que de la foi chrétienne. Jeunesse ! pour les cinquante prochaines années tu rendras compte devant Dieu, ta conscience, le peuple polonais, devant les cendres des compatriotes massacrés, de ce que tu feras pour ta Patrie, dont tu hérites de l’histoire glorieuse mais tragique de son peuple.

    Wcislo B.

    président du district de Mulhouse du PZK. »

  

   15) En complément, voici le texte original, aux pages 42 et 43, et dernières pages ! (ce qui est peut-être révélateur de la manière dont nous sommes perçus par les autorités nationales du PZK) de la plaquette commémorative :

   16) Rédigé par fsz, le 11-11-20, jour commémoratif de l’Armistice de 1918, qui a pour conséquence le rétablissement d’un Etat polonais souverain, inexistant depuis 1795 ; matériel protégé par le droit d’auteur (loi française du 11 mars 1957).

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