e II – Les Polonais et le Travail

Additif n°2 à « Le Grand OPALA, le LION de la cage »

Les 13 « pros » de l’ASCA

   1) L’Asca-foot, qui sera centenaire en 2025, a été, on le sait, un riche vivier de joueurs d’élite, auxquels s’est ouverte une carrière de sportifs professionnels.

    2) En guise de récapitulatif, on voit qu’en gros, cette accession au professionnalisme s’effectue en trois vagues.

   3) La première vague est celle de la génération née avec les années 30. Elle est constituée par quatre joueurs de champ, dans l’ordre alphabétique Stan (abréviation de Stanislas, ça fait terriblement américain) Curyl, Georges Jelonek, Casimir Nowotarski, né en 32, et Bolek (diminutif de Boleslaw) Ugarenko, né en 31 (Je l’ai aussi déjà vu présenté sérieusement avec un o après le g, soit Ugorenko.). Ils sont tous d’origine polonaise, Ugarenko étant en réalité d’origine ukrainienne, par commodité assimilé à la majorité immigrée polonaise.

   4) Est-il besoin d’attester davantage l’ importance des Polonais à l’Asca ? Les plus chauvins s’empresseront même d’affirmer : « A l’Asca, les meilleurs sont les Polonais. » ; ce qui est évidemment excessif, et doit aujourd’hui faire sourire.

   4) Un cinquième Polonais aurait pu franchir, et combien à l’aise, l’échelon du professionnalisme (il a été approché par Monaco, et par un des deux Manchester), mais a préféré rester dans son club d’origine et continuer à travailler aux potasses, c’est (+) Zbigniew Opala, notre formidable gardien de but.

   5) Un sixième joueur, un Alsacien, aurait pu partir aussi (susceptible d’être enrôlé à Lyon), c’est Roger Zemb, qui a également fait le choix de rester au lieu de ses origines, et de convoler, quand même, en justes noces avec une Polonaise, (+)Jeanine Sroczynski.

   6) (+ avril 2017, 87 ans)) Curyl, attaquant, après le FCM, a essentiellement joué à Sète, mais aussi au RC Paris, et à l’Olympique de Marseille, à Metz, Troyes et St-Brieuc (1969-72), en Bretagne, où il s’est fixé pour le reste de son existence. Il a joué en équipe de France A et B, et est resté proche ami du brillantissime Raymond Kopa, celui de la fameuse Coupe du monde en Suède en 58, d’origine polonaise lui aussi.

   7) (+) Jelonek, défenseur, a servi Nîmes, puis St-Dizier.

   8) Nowotarski, attaquant, a joué au Havre, à Bordeaux, Lille, Strasbourg, Besançon. Il a ensuite entraîné Evian, le Racing Strasbourg (71-73), et surtout, longtemps, plus de dix ans (74-86), Gueugnon, où il a eu une réussite remarquable.

   9) (+) Ugarenko est un milieu défensif, qui a évolué plus de cinq ans au Racing Paris.

   10) Née vers 1950, vingt ans après la première, la seconde génération d’« Ascaïens » devenus « pros », est composée de six promus,  de Romain Arghirudis, né en 46, Michel Barina, né en 52, Joseph Marciniak, né en 48, Jean-Paul Pfertzel, né en 50, Pierre Rigoni, né en 48, et Albert Rust, né en 53.

   11) Arghirudis, attaquant, a essentiellement évolué à Nice, Lens, et à l’Olympiakos Le Pirée (en Grèce).

   12) Barina, gardien, a été pro de 71 à 80, une saison à Sedan, le reste à Blois.

   13) Marciniak, dit « Jojo », a joué à son meilleur niveau en D2, à Délémont (en Suisse) ; d’abord stagiaire-pro à Strasbourg, une blessure au sternum l’oblige à renoncer à la carrière qui s’ouvrait, alors qu’il est sélectionné en équipe de France junior ; on le retrouve donc chez les amateurs, de l’Asca,  de St-Louis, du Red Star Mulhouse, jusqu’à ses 45 ans !

   14) Pfertzel, attaquant, a évolué sous les couleurs du FCM, de Sochaux,  St-Dié, Montluçon.

   15) Rigoni, gardien, a opéré à Rouen, Bordeaux, Toulouse.

   16) Rust, gardien, a apporté ses prestations à Sochaux, Montpellier, Monaco.

   17) La troisième série ayant accédé au niveau professionnel est venue dix ans plus tard, née autour de 1960. Trois joueurs en font partie : Jean-Claude Hagenbach, né en …, Daniel Kutermak, né en 59, d’origine polonaise, Alain Zemb, né en 60, d’origine polonaise pour moitié, par sa mère, comme déjà indiqué plus haut, en 5).

   18) Hagenbach, gardien de but, a joué au Havre, à Rouen, à Besançon ; il présente ensuite des états de services importants comme entraîneur de gardiens, dans plusieurs clubs.

   19) Kutermak, attaquant, a endossé plusieurs maillots, ceux du FCM, de Besançon, d’Abbeville, du Red Star, de Gueugnon, etc.

   20) A. Zemb, attaquant, second fils de Roger, a servi le FCM, Louans-Cuiseaux (où il marque la bagatelle de 44 buts ! en 85-88) Caen (où il est blessé aux adducteurs (ce qui évidemment le diminue pour la suite de son parcours.), Dunkerque, Gueugnon, Epinal. Sa performance en D2 est de 45 buts marqués, un chiffre qui inspire du respect, l’idée d’un joueur efficace. Ces dernières années, Alain a pris en charge les destinées de l’équipe première de l’Asca pendant deux saisons consécutives : encore un mérite de plus !

   21) En conclusion, on peut donc dégager ce constat flatteur, impressionnant, qu’en trente ans le club fanion des mineurs a fabriqué 13 professionnels ( Qui est superstitieux ?) , un sacré paquet ; ça posait d’ailleurs problème : régulièrement ponctionné de ses meilleurs éléments, il n’était pas évident pour le club avec son seul recrutement local, de se maintenir à son top-niveau du CFA-groupe Est (CFA : « troisième division » du football français, plus haute marche des amateurs.)

   22) En illustration, une page contenue dans la brochure promotionnelle du tournoi annuel 84 de l’Asca dédié aux minimes et cadets, dit aussi « Challenge des Mines de potasse d’Alsace » ; on verra une bonne compilation des visages de nos professionnels ; la qualité du document est comme on dit aujourd’hui « moyenne », mais c’est quand même beaucoup mieux que rien ; il faut remercier pour leur effort ceux qui, avec les petits  moyens du bord, ont quand même réussi à constituer « cette mémoire » ; à noter, cependant, pour rester tout à fait exact : Rosario Pulicari, en formation à Sochaux après une classe sport-études au collège de Brunstatt, n’est pas devenu professionnel à cause d’une grosse blessure au genou : ah ! que le sport de haut niveau est impitoyable !

   23) Et comme image pour le sommaire de ce blog, une très belle photo d’un Alain Zemb pro à son meilleur, remettant une imposante coupe, haute comme la moitié d’un bonhomme, entouré de jeunes pousses ravies.  

   24) Rédigé le 13-01-24, par fsz, sous le contrôle compétent et bienveillant de mon ami d’enfance de la cité Grassegert Marco Zemb ; né en 53, comme Rust, il a joué dans la même équipe que lui ; on vous montrera la photo ; les Zemb et l’Asca, c’est toute une belle histoire : la famille y joue depuis quatre générations : en attendant mieux ! Nous y reviendrons. (matériel protégé par le droit d’auteur ; loi française du 11 mars 1957).      

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